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Le Calvaire Palestinien

Le but de ce texte est d’informer sur les origines et le contexte historique – souvent ignorés – de la création de l’État d’Israël. Il a été écrit à la fin des années 70 mais reste toujours actuel.

INTRODUCTION

Le peuple palestinien vit depuis des décennies un calvaire ignoré d’un grand nombre. C’est à eux que les «croyants indépendants» adressent cet ouvrage dont le but est de donner un rapide aperçu historique des points les plus saillants qui ont provoqué la sanglante et inique expatriation des Palestiniens.

Par ce livret, les «croyants indépendants» font appel à tous les hommes libres, les invitant à contribuer dans le rétablissement de la Justice en oeuvrant pour mettre fin à l’intolérable calvaire subi par tout un peuple, objet d’un génocide sans précédent, orchestré par les sionistes et leurs agents dans le monde. Ce rétablissement de la Justice s’opère par la solidarité avec le peuple palestinien dans sa juste lutte pour recouvrer ses droits légitimes et pour établir son État démocratique indépendant.

Nous présentons l’histoire tragique du peuple palestinien en deux temps:

  1. Avant l’exil forcé de mai 1948, dû à la reconnaissance de l’État hébreu par l’O.N.U.
  2. Après l’exil, le calvaire se poursuit en Palestine occupée et dans les terres d’exil.

Nous ne parlons pas par antisémitisme mais par souci de Justice et de Vérité.

PREMIER TEMPS: La Palestine et les palestiniens

L’histoire nous enseigne que la Palestine et les Palestiniens existent depuis des temps immémoriaux ; la Bible aussi les mentionne et décrit la Palestine:

«…Un pays dont les villes sont bien fortifiées, habitée par des hommes forts, une terre paradisiaque dont les fruits sont succulents et grands et où coulent le lait et le miel.» (Nombres 13,21-33)

Ainsi apparurent la Palestine et les Palestiniens aux éclaireurs juifs envoyés par Moïse. La région n’était donc ni déserte ni désertée.

Pourtant un fait est incontestable: la Palestine a été l’objet de la convoitise humaine tout le long des siècles. La chose est d’autant plus regrettable que certains se sont octroyés un droit biblique sur ce pays, essayant de mettre Dieu à contribution dans un crime qu’il n’a cessé de condamner par les prophètes (Voir le texte: «Les chrétiens et Israël»).

La propagande sioniste moderne a fait croire au monde occidental en particulier que la Palestine était un pays désert, transformé en jardin par les mains miraculeuses des israéliens et que, selon l’expression de Mme Golda Meïr: «Il n’y a pas de palestiniens ; ils n’ont jamais existé». On comprend mieux ainsi le slogan sioniste: «Donner la terre sans peuple (la Palestine) à un peuple sans terre (les juifs)». Or la Palestine a toujours été peuplée et prospère et les belles oranges de Jaffa ont toujours été produites par des mains palestiniennes.

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La Palestine a bien existé: livre palestinienne utilisée avant la création de l’État hébreu

La Palestine est donc aux palestiniens comme la France est aux français et l’Amérique aux américains. Nul ne peut prétendre le contraire sans porter de graves préjudices à la Justice. Nous parlons car nous sentons que la trahison humaine va bientôt se manifester au plus haut des échelons et qu’il est temps d’agir pour prévenir les hommes de bonne volonté, afin qu’ils ne sombrent pas dans l’injustice en réclamant la libération de Barabbas (voir Matthieu 27,17-26), qui, aujourd’hui, est l’usurpateur sioniste.

Car la Palestine est aux palestiniens.

Les visées sionistes sur la Palestine

Les sionistes aspirent depuis des siècles à s’établir en Palestine ; «L’an prochain à Jérusalem», répétaient-ils entre eux sans cesse. Dynamisés par la prétention d’être le «peuple élu», ils convoitaient la «terre promise» qu’ils situaient en Palestine. Or celle-ci est la propriété légitime des palestiniens.

Pour se l’approprier, les sionistes se sont ralliés le concours de la Grande-Bretagne puis de l’Amérique, en se présentant comme les protecteurs de leurs intérêts au Moyen-Orient. Ayant ainsi intéressé les Alliés à leur plan, ils parvinrent à pénétrer en Palestine, à s’y installer sous leur puissante protection, et usèrent de violence pour expulser les Palestiniens, les exilant hors de leur patrie.

Les sionistes qui immigrèrent en Palestine des quatre coins du monde habitent dans des appartements meublés qui appartiennent toujours à des palestiniens exilés sous des tentes et dans des bidonvilles minuscules qu’on nomme «camps des réfugiés palestiniens». Quand les Israéliens s’emparèrent de ces appartements par la force, ils trouvèrent dans les armoires des habits d’hommes, de femmes et d’enfants que les familles palestiniennes, fuyant devant l’agresseur sioniste, n’eurent même pas le temps d’emporter.

Avant de devenir violente, l’immigration sioniste commença subrepticement en 1880. Le terrorisme sioniste parut plus tard, sous le mandat anglais. Il y eut trois groupes sionistes terroristes notoires: la Haganah, le Stern et l’Irgoun. Ce dernier fut dirigé par l’actuel Premier Ministre israélien, Ménahem Béghin, l’auteur du triste massacre de Deir-Yassin et du dynamitage de l’hôtel du Roi David. Aujourd’hui, les sionistes accusent les résistants palestiniens d’être des terroristes car ils luttent pour libérer la Palestine, leur patrie.

Le Sionisme

En tant qu’institution, le sionisme ne s’est concrétisé et constitutionnalisé qu’au congrès de Bâle en 1897.

Théodore Herzl, le fondateur du sionisme politique, à la demande instante duquel s’est tenu ce congrès, préconise dans son livre «Der Judenstaat» (L’État juif), la colonisation de la Palestine, pour aboutir en définitive à la création d’un État juif souverain, dont les frontières seraient: «Au nord: les montagnes qui regardent la Cappadoce (Turquie), au sud: le canal de Suez, et à l’est: L’Euphrate». Cette définition des frontières se base sur une fausse interprétation des textes bibliques puisque l’Alliance Mosaïque fut déclarée rompue par les prophètes, notamment Jérémie qui, 500 ans déjà avant le Christ, annonça qu’une NOUVELLE ALLIANCE remplacera la première (voir texte «Les chrétiens et Israël»). Il est donc important de souligner ici qu’aucun lien n’existe entre l’Israël de la Bible et l’Israël de 1948 qui a usurpé ce nom pour masquer le vol de la Palestine.
Au congrès de Bâle Herzl déclara:

«Nous sommes ici pour poser la première pierre de la maison qui va abriter la nation juive.»

Le programme qu’il propose peut se résumer ainsi:

  1. Favoriser une colonisation de grande ampleur et rationnellement organisée de la Palestine par les juifs.
  2. Obtenir le droit reconnu internationalement de coloniser la Palestine.
  3. Constituer un organisme permanent (Organisation sioniste) pour unir tous les juifs dans la défense du sionisme.

Cette formule devint la clé de la politique sioniste.

Contexte historique

Démarches sionistes avant 1914

Avant la première guerre mondiale l’hégémonie turque s’étendait sur tout le Moyen-Orient, y compris la Palestine.

En 1901, Théodore Herzl fait une tentative auprès du Sultan turc. Il lui laisse entendre que les juifs peuvent aider la Turquie à rétablir ses finances et à mettre en valeur les ressources naturelles de l’Empire ottoman, et propose la création d’une association Juive-Ottomane pour la colonisation de la Palestine et de la Syrie. Une charte fut même rédigée par Herzl, dont l’article 3 «donnait aux juifs le droit de déporter la population autochtone». La tentative échoua.

Dès 1902, les efforts sionistes se tournent alors vers les Anglais et l’exécutif de leur organisation entame des pourparlers avec le gouvernement britannique. Les premiers fruits de ces démarches apparaissent en 1914, lorsque le Chancelier de l’Echiquier, Lloyd George, déclare, après une rencontre avec l’éminent sioniste Chaïm Weizmann:

«Les chefs sionistes nous ont formellement promis que si les Alliés s’engageaient à leur faciliter la création d’un Foyer National juif en Palestine, ils feraient de leur mieux pour rallier les juifs du monde entier à la cause des Alliés et obtenir leur appui.»

Ainsi, durant la première guerre mondiale, le mouvement sioniste est rallié à la Grande-Bretagne qui, de son côté, voit dans le sionisme une base britannique au Moyen-Orient. Désormais les sionistes œuvrent en vue de mettre fin à l’hégémonie turque sur la Palestine.

1914: Affaiblissement de la Turquie

La première guerre mondiale éclate. La Turquie est déjà affaiblie par les guerres précédentes avec ses voisins et le pouvoir est entre les mains du «Comité Union et Progrès» dirigé par un Triumvirat formé par «Talaat, Djavid et Enver». Ces deux derniers sont des juifs «convertis» à l’Islam. Il faut signaler qu’en ce temps la Turquie était un État Islamique.

Quatre mois après le début de la guerre, le Triumvirat engage une Turquie déjà épuisée, à la suite de l’Allemagne, contre les Alliés. C’était lui donner le coup de grâce et en finir avec l’hégémonie turque sur la Palestine, en vue de placer cette dernière sous l’influence britannique favorable au plan sioniste.

1916: L’accord Sykes-Picot

En 1916, les gouvernements britanniques et français concluent secrètement un accord de partition du Moyen-Orient signé par leurs ministres respectifs des Affaires étrangères: Sykes et Picot. Cet accord place la Syrie et le Liban sous mandat français, et la Palestine sous mandat britannique.

1917: La Déclaration Balfour

Les efforts des sionistes sont couronnés de succès le 2 novembre 1917, quand Lord Balfour, le ministre des Affaires étrangères britanniques, déclarèrent dans une lettre à Edmond Rothschild:

«Le gouvernement de Sa Majesté voit d’un œil favorable l’établissement, en Palestine d’un foyer national juif, et fera de son mieux pour aider à la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non-juives vivant en Palestine…»

La collectivité en question se composait de chrétiens et de musulmans ; elle fut, dans sa grande majorité, expulsée de la Palestine.

En effet, le gouvernement britannique fit de son mieux pour servir le sionisme. Mais il ne respecta pas la deuxième partie de sa déclaration: trois millions de Palestiniens sont aujourd’hui exilés de leur patrie, le gouvernement britannique n’ayant jamais rien fait de sérieux pour empêcher la sanglante tragédie. Plus tard, en 1944, la résolution adoptée par le comité exécutif du parti travailliste britannique stipule:

«Encourageons les Arabes à s’en aller à mesure qu’arrivent les juifs.»

1918: L’Angleterre au Moyen-Orient

Le 3 octobre 1918 le général Allenby pénètre Damas à la tête de l’armée anglaise. Il déclare prendre le commandement de tous les territoires occupées. La Palestine en fait partie.

1920: Le Mandat Britannique

Le 25 avril 1920, la Société des Nations donne à la Grande-Bretagne mandat sur la Palestine. En août de cette même année, le gouvernement britannique fait savoir que 16 500 juifs sont autorisés à immigrer par an.

Dès lors, et sous mandat britannique, les flots abusifs des immigrants sionistes vinrent grossir les rangs juifs en Palestine. Les Palestiniens s’opposèrent à l’invasion de leur patrie mais les anglais étouffaient toute résistance, ne faisant, en contre-partie, aucun effort efficace pour arrêter l’immigration juive diluvienne. En 1925 déjà le nombre de 16 500 est bien dépassé et on compte 33.801 immigrants, soit 3,5 % de la population et en 1935: 60 000 immigrants, soit 4,7% de la population.

Les envahisseurs sionistes se mirent immédiatement à grignoter, sous le mandat britannique, les terrains appartenant aux palestiniens, portant ainsi atteinte aux droits des collectivités non-juives vivant en Palestine.

1929: Révolte Palestinienne

Les Palestiniens manifestent leur mécontentement face au complot judéo-britannique. De nombreux affrontements eurent lieu entre palestiniens et sionistes. En août 1929, un incident rallume les hostilités dans tout le pays, faisant 249 morts et 571 blessés.

1936: La révolte Palestinienne s’organise

En avril 1936, les Palestiniens se révoltent. Ils constituent un comité suprême et appellent à la grève générale «jusqu’à ce que le gouvernement britannique modifie du tout au tout sa politique actuelle et commence par interrompre l’immigration juive». La grève dure six mois et l’insurrection s’étend à tout le pays. Lloyd George, commentant ces événements, dit cette année-là à Ben Gourion:

«Alors les Arabes craignent que la Palestine ne devienne un État hébreu; eh bien elle deviendra un État hébreu.»

En juin 1936, la Grande Bretagne arme donc les juifs contre les palestiniens qui deviennent inquiétants. Des milliers de jeunes juifs sont armés par les anglais et organisés en unités territoriales pour aider à maintenir l’ordre. Ils constituent le noyau d’une armée juive opérant au grand jour, aux côtés des forces juives terroristes clandestines de la Hagganah. Leur entraînement est confié par le général Wiegal au major Wingate, tous deux anglais.

1937: L’Angleterre propose la partition

L’Angleterre recommande le partage du pays en deux États: Palestinien et Juif. C’est la première mention faite d’un «État juif» et les frontières proposées dépassaient de loin les terres que possédaient les juifs à l’époque, évaluées à 5,4% de la Palestine. L’État hébreu comptait 25% de la Palestine.
Les chefs sionistes exultèrent et Ben Gourion dit à ce propos:

«Cet État juif qu’on nous propose ne correspond pas à l’objectif sioniste, mais ce sera une etape… Nous briserons les frontières qui nous seront imposées.»

En octobre, entre autres mesures prises par les anglais pour affaiblir les palestiniens cinq des membres les plus influents du comité suprême sont arrêtés et déportés dans les îles Seychelles (Océan Indien).

1939: Le sionisme vire vers l’Amérique

À la fin de 1939 la rebellion palestinienne est maîtrisée: 5679 palestiniens sont emprisonnés et 110 pendus.

Le 1 septembre 1939, la 2ème guerre mondiale éclate. Les sionistes, voyant s’affaiblir l’Angleterre, changent de politique et commencent à se tourner vers l’Amérique. Ben Gourion écrit dans ses notes:

«Notre souci majeur était le sort réservé à la Palestine après la guerre…il était manifeste que les anglais n’y conserveraient pas de mandat…Pour ma part, je ne doutais pas que le centre de gravité de nos efforts fut passé du Royaume-Uni à l’Amérique, qui était en train de s’assurer la première place dans le monde, et où se trouvaient les juifs les plus nombreux et les plus influents.»

1941: Le sionisme s’adjoint l’Amérique

Les juifs de l’Amérique et les sionistes du monde entier demandent à grands cris la création d’un État juif en Palestine après la guerre. Les sionistes américains forment des comités judéo-chrétiens qui ont pour mission de rallier les chrétiens et le clergé des États-Unis à la cause sioniste. Les juifs ne manquèrent pas de profiter de l’interprétation littérale que certains faux chrétiens – majoritaires en Amérique – font de la Bible, s’appuyant sur elle pour justifier leurs prétentions. Ils s’assurèrent le concours de journalistes et de personnalités officiels, injectant ainsi le nationalisme sioniste dans les veines de l’Amérique entière.

1943: Le sionisme délaisse l’Angleterre

Le 17 mars, Ben Gourion déclara que la fin de la guerre ne signifie pas la fin de la lutte des juifs car les sionistes ne coopèreront pas en Palestine avec les autorités britanniques.

1944-45: Terrorisme Sioniste

C’est la fin de la guerre.

Les sionistes, entrés en Palestine en force sous la protection des anglais, pratiquent le terrorisme méthodique contre les Palestiniens et les hauts fonctionnaires du gouvernement britannique. Ils réussissent à obtenir le soutien inconditionnel du Président américain Roosevelt qui, lors de la conférence de Yalta (février 1945) dit à Staline:

«Je suis sioniste, et vous ?» À quoi Staline répond: «Je le suis en principe, mais je ne méconnais pas les difficultés.»

Après la mort de Roosevelt, Harry Truman accède à la présidence. Il souscrit au programme sioniste et, aux objections de quatre ambassadeurs américains en pays arabes, il répond:

«Désolé Messieurs, des centaines de milliers souhaitent ardemment le succès du sionisme ; je n’ai pas des centaines de milliers d’arabes parmi mes électeurs.»

En juillet 1945, Truman intervient auprès du gouvernement britannique pour accorder aux juifs 100.000 certificats d’immigrations.
En août 1945, Ben Gourion réclame la création d’un État juif.

1946: Destruction du Q.G Anglais

Le 22 juillet, Menahem Begin, à la tête d’un groupe de terroristes, fait sauter l’hôtel du Roi David à Jérusalem, quartier général des forces britanniques. Bilan: 200 morts, la plupart des anglais.

1947: L’O.N.U. vote pour le partage de la Palestine

Le 11 octobre, suivant les instructions de Truman, le gouvernement des USA appui à l’O.N.U. le plan de partage de la Palestine. Le prestige de l’Amérique pousse d’autres pays à l’imiter.

Le 29 novembre, l’assemblée Générale de l’O.N.U. vote pour le partage de la Palestine en trois zones: palestinienne, sioniste et neutre (Jérusalem et les Lieux Saints).

La réaction des arabes a été immédiate et violente, et des manifestations de protestations sont organisées dans tous les pays arabes. En Palestine-même, les Palestiniens n’étaient pas remis de l’insurrection de 1936-1939 à cause des nombreuses pertes en vies humaines, de l’exil de leurs chefs et de la confiscation de la presque totalité de leurs armes par les Anglais. Ils ne pouvaient donc résister aux juifs, organisés et bien armés, qui intensifiaient leurs actes terroristes pour les obliger à quitter le pays. Des attentats sont perpétrés, dans tous le pays, notamment à Jérusalem, Haïfa, Jafa, Safad etc. Les juifs détruisent ponts, maisons, boutiques, dépôts… appartenant aux palestiniens.

1948: L’O.N.U. reconnaît l’État d’Israël

Le massacre de Deir-Yassin: Le 9 avril 1948, les groupes terroristes de Ménahem Bégin attaquent le village palestinien de Deir-Yassin. Les villageois sont massacrés pêle-mêle. Ben Gourion nie avoir eu la moindre responsabilité dans cette affaire. M. Begin, le chef de l’Irgoun, dit, en parlant de Deir-Yassin:

«Non seulement le massacre était justifié, mais il n’y aurait pas eu d’État d’Israël sans la victoire de Deir-Yassin.»

Après ce massacre, l’exode palestinien commence massivement par crainte d’autres Deir-Yassin, qui fut ainsi le premier pas vers l’éviction des palestiniens, qui désarmés, et sous la menace des terroristes sionistes, évacuent des villes entières telles que Haïfa. Cette ville tomba le 22 avril 1948.

Entrés à Haïfa, les sionistes menacèrent la population par haut-parleur, lui conseillant de fuir si elle ne voulait subir le sort de «Deïr-Yassin». Les citoyens paniqués, n’eurent d’autre choix que de s’enfuir en criant: «Deïr-Yassin». Ils ne purent s’échapper qu’en direction du port où les attendaient des navires anglais pour les emmener dans d’autres pays arabes. En cette seule nuit, Haïfa, qui comptait environ 100 000 habitants, se vida de moitié.

Fermant les yeux sur le terrorisme israélien, l’Amérique continue de soutenir inconditionnellement les sionistes ; le 23 avril 1948, le Président Truman informe Weizmann que si l’État juif est proclamé, les États-Unis le reconnaîtrait immédiatement.

Le 15 mai 1948 se termine le mandat britannique. À 9 heures du matin, le dernier Haut-Commissaire britannique quitte le pays. À 16 heures, Ben Gourion proclame l’État d’Israël devant 200 personnalités, photographes et journalistes.

Le même jour les forces juives occupent Acre et la Galilée occidentale et en chassent les habitants.

En quittant Jérusalem, les Britanniques remirent à la Haganah les bâtiments ayant la plus grande importance stratégique. Du haut de ces Bâtiments la Haganah attaqua les quartiers résidentiels palestiniens de la ville et l’occupèrent, sans pouvoir pénétrer dans l’Ancienne ville qui contient les Lieux Saints à cause de la grande résistance que les Palestiniens opposèrent.

Seize minutes après la proclamation d’Israël par Ben Gourion, le gouvernement américain reconnaît Israël. L’Union soviétique fit de même le lendemain.

Avec la proclamation de l’État d’Israël, 1.000.000 de palestiniens sont exilés de leur patrie. Jusqu’en mai 1948 les Palestiniens avaient dû souffrir du sionisme en Palestine, dans leur foyer. Après 1948 le calvaire palestinien s’aggrave encore et se déroule sous l’occupation sioniste et en exil.

Tout ce peuple, dont les familles sont disloquées, est dispersé dans des tentes de misère et des bidonvilles à Gaza, en Jordanie, en Syrie et au Liban.

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Satisfaction en «hauts lieux» (J. Carter et M. Begin)
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Exil forcé des palestiniens

DEUXIÈME TEMPS: APRÈS L’EXIL

Après avoir forcé environ 1.000.000 de palestiniens à être exilés de leur patrie, les sionistes, méprisant les frontières tracées par l’O.N.U., poursuivent leur plan expansionniste à l’intérieur de la Palestine, harcelant les Palestiniens demeurés dans le pays par des actes terroristes. Ainsi le calvaire du peuple palestinien se déroule sur deux plans: à l’intérieur, sous l’occupation sioniste, et à l’extérieur, en exil.

À l’intérieur de la Palestine

Les Palestiniens résistent autant qu’ils peuvent au mouvement d’expatriation auquel ils sont violemment soumis. L’écrivain sioniste Jon Kimhe décrit dans le Jewish Observer (03.03.1967) comment le général Moshé Dayan, en juillet 1948 «entra à Lydda à toute vitesse, tirant des coups de feu et suscitant la terreur… La population palestinienne de 30.000 personnes s’enfuit ou s’attroupa sur la route de Ramallah. Le lendemain Ramleh se rendit aussi et ses habitants subirent le même sort. Les deux villes furent saccagées par les Israéliens».

En dépit de cela, l’opinion internationale continue d’être totalement favorable aux Israéliens et hostile aux Palestiniens. L’influence sioniste en Amérique – particulièrement favorisée par l’approche des élections de novembre 1948 – rendit la politique américaine encore plus pro-sioniste. Des armes et des avions furent fournies aux Israéliens, et autorisation fut accordée à un personnel militaire américain de combattre aux côtés des Israéliens: «Des anciens capitaines et majors américains étaient en position de commandement dans l’armée israélienne».(The Times 03.05.1967). Dans sa biographie de Ben Gourion, Michael Bar Zohar écrit que Ben Gourion, parlant de ce personnel militaire dit: «Je ne sais pas si nous aurions pu gagner la guerre sans leur aide».

Après la guerre de 1967 Israël occupa Jérusalem complètement, s’empara du Golan, de la Cisjordanie, de Gaza et du Sinaï et poursuivi la judaïsation de la Palestine sur tout son étendu.

Le sort des patriotes palestiniens était des plus pénibles. Accusés d’être des «terroristes», ils sont jetés en prison et soumis à des tortures atroces. Les représentants de la Croix-Rouge Internationale furent empêchés de vérifier si l’état des prisonniers était satisfaisant. Le «Sunday Times» a publié en 1977 un rapport accablant sur les traitements inhumains auxquels les prisonniers palestiniens étaient soumis.

L’article 3 de la loi d’urgence actuellement en vigueur stipule que le «gouvernement israélien a le droit de détenir administrativement, partout et à tout moment, n’importe quelle personne en zone occupée, sans avoir à spécifier la charge contre la personne ainsi détenue».

Des personnalités de grande dignité ont ainsi été saisies à cause de leur témoignage en faveur des palestiniens. Parmi les plus connues nous mentionnons l’Evêque grec-catholique de Jérusalem, Hilarion Capucci, emprisonné en 1974 et libéré en 1977, après avoir passé trois ans et demi dans les geôles israéliennes.

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L’Evêque Hilarion Capucci: Solidarité pro-palestinienne

Il y a environ 4000 palestiniens détenus dans les trente prisons israéliennes. Ces prisons sont de vieilles bâtisses dont les cellules sont obscures, humides et le soleil y pénètre que rarement ou pas du tout. Une odeur de puanteur se dégage à cause des mauvaises canalisations. Certaines chambres, conçues pour quinze prisonniers, en détiennent 45 qui, pour dormir, sont obligés de se relayer en trois équipes successives.

À l’extérieur de la Palestine

L’hiver 1948-1949 fut particulièrement pénible pour les réfugiés palestiniens. Ils étaient sans bagages et sans abris. Plusieurs mouraient de froid et de faim et des témoins disent avoir vu des enfants avec des bras «comme des allumettes et le ventre gonflé par la famine progressive. Beaucoup de bébés mouraient par manque de lait».

Les dirigeants d’Israël s’en tenaient néanmoins au principe d’un État sioniste, purement juif, et refusaient catégoriquement de réintégrer les réfugiés palestiniens car ils étaient soit chrétiens soit musulmans.

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Un camp de réfugiés palestiniens

Les propriétés palestiniennes furent confisquées par l’État hébreu: Terres, résidences, magasins, dépôts, ateliers, etc. furent saisis. Des centaines de milliers de familles furent expulsées de la Palestine, un soir de 1948, sans argent, sans passeports ni pièces d’identité, sans diplômes ni possibilité de pratiquer une profession. Chassés sans préavis ni aucune préparation, ils gisaient sous des tentes, hors de leur patrie, à la merci d’une conscience internationale impitoyable à leur égard et tout acquise aux usurpateurs israéliens. La conscience occidentale, fortement culpabilisée par les crimes d’Hitler, voulait se racheter aux yeux des sionistes en leur permettant de perpétrer un crime encore plus odieux contre des innocents. Cela dure depuis plus de trente ans.

En exil, les Palestiniens sont privés des droits civiques les plus élémentaires. Ils sont souvent «subis», et non accueillis, par leurs hôtes. Dans les camps de réfugiés où ils sont entassés, il ne leur est plus permis de creuser des canalisations sanitaires souterraines ni des conduites d’eau potable.
Démantelé, le peuple palestinien réfugié vit dans la stupeur et la crainte.

L’O.L.P. (Organisation de Libération de la Palestine)

Le 28 mai 1964, le premier Conseil National Palestinien se réunit à Jérusalem. L’Organisation de Libération de la Palestine (O.L.P.) est proclamée et la Charte Nationale est dressée. Ainsi l’entité palestinienne s’affirme, mettant fin à une situation de désarroi totale.

Cette même année l’Armée de la Libération de la Palestine est constituée.

En 1965, la lutte pour la libération de la Palestine prend une nouvelle tournure décisive avec l’apparition des «FEDAYINE», les résistants palestiniens qui opèrent en territoires occupés, pour la libération de leur patrie.

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Les «Fedayin» ! Le droit des Palestiniens à récupérer leur terre!

L’agression sioniste de 1967

En juin 1967, les sionistes s’emparent entièrement de Jérusalem, du Golan (Syrie), du Sinaï (Égypte) et de toute la Cisjordanie. L’État hébreu se débarrasse d’un nouveau flot de palestiniens qui quittent vers la Jordanie par dizaines de milliers en traversant le pont Allenby. Ils sont groupés dans des camps de réfugiés. La tragédie se poursuivait: 410.000 nouveaux réfugiés venaient grossir le nombre d’exilés.

Dans une résolution du 22 novembre 1967, le Conseil de Sécurité demande à «Israël» de se retirer des territoires occupés en juin 1967. Mais M.Abba Eban, ministre israélien des affaires étrangères répond:

«Si l’assemblée générale devait voter par 121 voix contre une seule voix en faveur du retour d’Israël, aux lignes d’Armistice (frontières avant juin 1967), Israël refuserait de se conformer à cette décision.» (New York Times 19.06.1967)

Deux tentatives de génocide

En exil, les réfugiés palestiniens furent, par deux fois, objet de génocide de la part des pays d’accueil: En Jordanie, en 1970 et au Liban, en 1975.

En Jordanie

Les Palestiniens exilés refusent de se laisser absorber par le Régime jordanien et réclament le droit de lutter pour libérer la Palestine par le Jourdain. En septembre 1970, le Roi Hussein réagit violemment: Son armée attaque les camps des réfugiés et des milliers sont tués et blessés. C’est le fameux «septembre Noir».

De nouveau, en juillet 1971, le Roi de Jordanie sévit. Le bilan des deux carnages fut d’environ 25.000 tués et blessés. Plus de 200.000 palestiniens durent fuir vers la Syrie et le Liban.

Au Liban

Conscients des attentats qui se tramaient contre eux, les Palestiniens demandèrent à l’État libanais de protéger leurs camps contre les infiltrations étrangères. Le Président de la République, M.Sleiman Frangié, leur répond que l’État n’est pas en mesure d’assurer leur protection et qu’ils devraient s’en charger eux-mêmes.

Dans la nuit du 13 avril 1973 des commandos israéliens débarquent à Beyrouth. Aidés par des collaborateurs libanais, ils se dirigent vers les domiciles de 3 chefs palestiniens et les abattent dans leurs chambres à coucher.

À la suite de cet incident, les Palestiniens décident d’ériger des barrages de contrôle autour de leurs camps, pour assurer un minimum de protections. À Beyrouth, quatre barrages furent érigés, dont deux étaient occasionnels.

Une fraction de libanais (l’extrême droite), les phalangistes chrétiens en tête, estimèrent que ces barrages étaient un défi à la souveraineté libanaise. Par contre, les patriotes libanais – chrétiens et musulmans – justifient les Palestiniens à cause de la permission préalable qui leur fut faite de s’auto défendre, et parce que ces barrages, d’ailleurs peu nombreux, ne dépassaient jamais le cadre des camps des réfugiés.

La tension contre les Palestiniens est entretenue par certains hauts responsables chrétiens de l’extrême droite qui sont pro-israéliens. Un puissant sentiment anti-palestinien est ainsi injecté dans la droite chrétienne libanaise qui réagit automatiquement en défaveur des palestiniens.

Le 13 avril 1975, à l’occasion de la commémoration de leurs martyrs, les réfugiés tinrent un meeting dans un de leur camp. La réunion terminée, un autobus ramenait chez eux quelque 25 palestiniens, hommes, femmes et enfants, venus d’un autre camp. Au retour, passant par un quartier maronite d’extrême droite (chrétiens phalangistes), l’autobus est intercepté par des miliciens armés de fusils-mitrailleuses. Tous les occupants sont abattus.

C’est l’étincelle qui provoqua la guerre civile du Liban. Les patriotes libanais se solidarisèrent avec les Palestiniens contre un plan de génocide orchestré dans l’ombre par les Israéliens et leurs agents libanais et arabes. Dès lors palestiniens et patriotes libanais font cause commune.

Quatre camps palestiniens se trouvant dans les secteurs chrétiens maronites furent littéralement rasés. Deux de ces camps – la Quarantaine et Tell-El-Zaatar – abritaient des palestiniens et des libanais du sud du Liban, qui avaient fui les raids israéliens après la destruction de leurs foyers. Les deux autres camps – Dbayé et Jisr-El-Bacha – abritaient des palestiniens chrétiens, de rite grec-catholique.

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Le camp de Tell El Zaatar après le génocide

À la suite de ces événements, une grande partie des réfugiés palestiniens a été refoulée au sud du Liban. Encore une fois l’extrême droite libanaise revient à la charge pour accuser les «réfugiés palestiniens résidant au Liban de tenter de prendre le Liban comme patrie au lieu de la Palestine» (Pierre Gemayel, chef des phalangistes chrétiens, à «L’Orient-Le Jour» du 9.1.78). Par ailleurs, l’extrême droite libanaise a propagé des rumeurs dans sa presse laissant entendre que les Palestiniens étaient en train d’acheter des terres au Liban-Sud afin de s’y implanter.

Face au complot visant à la discréditer en vue de l’exterminer, la Révolution palestinienne a affirmé à maintes reprises, officiellement et publiquement, que les Palestiniens n’accepteront jamais une patrie de rechange, fût-elle le Paradis.

La lutte pour la survie et la libération de la Palestine se poursuit. Cette lutte est un symbole: qui travaille pour libérer la Palestine, travaille pour libérer sa propre Patrie.

ANNEXE BIBLIQUE

Les sionistes crient à l’antisémitisme toutes les fois que quelqu’un leur reproche leurs crimes. Comme ils s’appuient sur la Bible pour masquer leur usurpation de la Palestine, il nous a paru utile de démontrer que la Bible est le plus «antisémite» des livres car elle n’a jamais cessé de dénoncer l’esprit sioniste qui va à l’encontre de la notion spirituelle du salut et de la Terre Promise ainsi que de l’universalité de l’élection.

Le lecteur chrétien réfléchi pourra facilement remarquer qu’aucun lien réel n’existe entre l’Israël artificiel de 1948, qui est une fabrication humaine, et l’Israël prophétique et spirituel dont parle la Bible.

Pour une meilleure compréhension du problème, se référer au texte: «Les Chrétiens et Israël».

Pierre (1978)

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