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Réactions au livre «Regard de Foi sur le Coran»

Deux réactions explicites, l’une d’appui, l’autre de refus, firent suite à la publication du livre «Regard de Foi sur le Coran».

La première réaction est un article écrit par le Cheikh ZY (Dignitaire du Haut Conseil Juridique Islamique). Cet article de soutien devait paraître dans un journal arabe islamique. Cette parution fut empêchée, mais l’auteur de l’article en envoya une copie, signée de sa propre main à Pierre. Nous en reproduisons le contenu traduit de l’Arabe.

Première réaction: Article du Cheikh Z Y

A M. l’Educateur
À propos du livre «Regard de foi sur le Coran»: un nouveau livre du savant chrétien Pierre a été achevé le 13 octobre 1984. Le livre est composé de 136 pages de taille moyenne; il est divisé en quatre chapitres:
1er chapitre: Le retour au texte coranique.
2e chapitre: Les points de litige.
3e chapitre: Les principaux points de rencontre.
4e chapitre: Invitation à la réflexion.

L’auteur mentionne dans l’introduction un verset coranique: «Ô vous qui avez reçu le Livre (La Bible: Torah et Évangile) croyez en ce que Nous avons inspiré (Le Coran) attestant ce qui est avec vous» (Coran IV; les Femmes,47). Et l’auteur dit que ce livre est une étude succincte de l’intention divine originale, une étude invitant à l’ouverture avec foi au Coran et du Coran à l’Évangile et à la Torah, qui sont certifiés par le Coran. Car le Coran affirme qu’il atteste ces deux prédécesseurs et qu’il ne les conteste pas. En effet, le Seigneur dit aux croyants dans le Coran: «Dites que nous avons cru en ce qui nous a été inspiré (le Coran) et en ce qui vous a été inspiré (la Torah et l’Évangile)» (Coran XXIX; L’Araignée,46).

L’auteur dit: «Je prie le lecteur de s’ouvrir sur le contenu de ce livre avec objectivité en s’élevant au-dessus de la mentalité confessionnelle à laquelle il appartient et de toute mentalité confessionnelle étroite. Notre but est de nous libérer de l’esprit confessionnel et de l’abominable racisme religieux qui s’est infiltré en nous tous à notre insu et dont nous ne pouvons nous libérer que par la connaissance, la vraie connaissance de ce que Dieu a dit dans l’inspiration. C’est cette connaissance qui est capable de nous libérer des griffes des traditions et des idées déviationnistes par rapport aux enseignements de la Bible et du Coran». Et l’auteur s’appuie sur le verset coranique: «Ceux à qui nous avons donné la Bible avant lui (le Coran) y croient (au Coran) et quand ils entendent le Coran, ils disent: Nous y avons cru, il (le Coran) est vraiment de Dieu, nous sommes musulmans avant lui, ceux-là ont leur récompense double» (Coran XXVIII; l’Histoire,52).

L’auteur ajoute: «Ce qui console le coeur de tout vrai croyant par rapport à ce verset, c’est, d’un côté, l’ouverture des Chrétiens au Coran par le passé, sans fanatisme, et de l’autre côté la double bénédiction de Dieu quand ils disent qu’ils sont musulmans avant le Coran. Si le Chrétien proclame aujourd’hui qu’il est musulman avant le Coran, il suscite contre lui la hargne de beaucoup de Chrétiens et de Musulmans traditionnels. Ici apparaît l’abîme entre l’original voulu par Dieu et les traditions qui ont dévié, ces traditions produites par les hommes».

Et l’auteur s’étonne que malgré le témoignage du Coran en faveur de la Torah et de l’Évangile, maintes fois répété, il se soit trouvé beaucoup de savants qui ont voulu interpréter les versets du Coran indépendamment de la Bible: comme s’ils se dégoûtaient de la Bible. Ils se font, au contraire, une gloire de ne pas se référer à la Bible. C’est pourquoi leur interprétation est devenue étrangère à la logique de l’inspiration. Elle porte en elle le germe des divisions entre frères, alors que le Coran a demandé à ne pas séparer les prophètes et ce que Dieu leur a inspiré. Le Coran dit: «Ne discutez avec les gens du Livre que par le meilleur des arguments, à part ceux (de la Bible) qui ont commis l’injustice. Et dites: ‘Nous avons cru en ce qui vous a été inspiré (la Bible) et ce qui nous a été inspiré (le Coran) et votre Dieu et notre Dieu est Un et nous lui sommes musulmans (soumis).’» (Coran XXIX; l’Araignée,46).

Et l’auteur ajoute: «Tous ceux qui lisent la Bible et le Coran objectivement, sans crispation, augmenteront en perspicacité et comprendront que certaines histoires bibliques sont aussi rapportées par le Coran: Depuis la Création du monde en passant par Noé et Abraham et les douze Apôtres, la trahison des Juifs au pacte divin et enfin la mention du Messie que le Coran rapporte avec beaucoup de respect et d’honneur. Pourquoi donc s’éloigner du Coran, pourquoi donc s’éloigner de l’un des deux Livres en particulier, alors que nous trouvons dans la Bible un surcroît de lumière par rapport à ce qui est venu dans le Coran? Plusieurs de ceux qui discutent de la religion le font avec enthousiasme, mais sans connaissance de ce qui a été inspiré dans la Bible et leur enthousiasme ignorant les fait chuter dans les filets du fanatisme et cette attitude est abominable pour Dieu et ses prophètes».

L’auteur dit encore que, comme Chrétiens, nous comprenons l’essence de l’Islam à partir de ce que le Coran lui-même dit de l’Islam, le purifiant de tous les traits traditionalistes qui sont venus comme des parasites déformer, pendant des siècles, à travers les événements, la pureté du visage de l’Islam. L’auteur écrit encore: comme nous sommes parfaitement conscients qu’aux yeux du Coran, le Musulman (le soumis) est celui qui soumet son visage à Dieu en faisant le Bien, «celui-là a tenu le bon bout de la corde» (Coran XXXI; Luqman,22). Car il y a ceux qui soumettent leur visage à Dieu mais ne font pas le bien, mais heureux tout Musulman qui a soumis son visage à Dieu et qui a fait le bien en s’efforçant de comprendre et en lisant les Livres que le Seigneur a inspirés. Heureux cet homme qu’il soit musulman, chrétien ou païen.

L’auteur certifie de nouveau en disant: «Cette étude vise à inculquer l’esprit d’ouverture et de bonne entente entre les fidèles de bonne foi, les non racistes, les non fanatiques de toutes les confessions, sans compromis aucun. Les croyants de toutes les confessions qui parviendront à se libérer de leurs préjugés réaliseront en lisant les Livres divins inspirés, avec calme et à l’abri des défis et des provocations et des idées personnelles, que cette Inspiration est Une. Sa Source est Une, et elle vient d’un seul Dieu. Ils découvriront avec joie qu’ils sont frères s’embrassant mutuellement après avoir cru qu’ils étaient des ennemis s’entretuant».

Pierre dit: «J’ai nommé ce livre ‘Regard de foi sur le Coran’ car, au regard des hommes, je suis prêtre et Chrétien et, à leurs avis, un Chrétien ne croit pas au Coran, malgré que le Coran ne soit le monopole de personne. Il est l’inspiration de Dieu adressée à tous ceux qui aiment la vie spirituelle et aspirent à sublimer leurs pensées pour s’asseoir auprès du Créateur et vivre éternellement de son souffle et en sa compagnie».

Pierre dit: «Je crois en Dieu, je crois en Jésus, le Christ de Dieu et je crois en son prophète Muhammad. Je crois qu’il n’y a que deux communautés, pas de troisième: La communauté des croyants bénis et la communauté des fanatiques bannis, appartenant à tout peuple, toute nation et toute religion».
Et nous, à notre tour, nous saluons Pierre, cette âme généreuse, pour avoir attiré notre attention avec tant de bonté, comme nous avons salué avant lui, l’ambassadeur Nasri Salhab, espérant voir beaucoup d’autres de ces livres de foi qui ont leur conséquence.

Signature du Révérend Cheikh Z Y

Seconde réaction: Réponse aux articles de Cheikh KR

La seconde réaction consiste en une série de cinq articles écrits par le Cheikh KR et parus dans une revue arabe. Pierre a répondu dans un journal aux quatre premiers articles.
Voici la traduction de la réponse de Pierre:

Unité de foi, non escamotage des textes:

J’ai lu dans la revue, votre réaction à mon livre «Regard de Foi sur le Coran: Unité de l’Inspiration Biblico-Coranique». Je réponds à votre Révérence parce que des amis intimes, d’authentiques Musulmans, m’ont demandé avec insistance de le faire, après avoir été convaincus par mes réponses à vos attaques. Ils m’ont donc demandé de répondre publiquement afin que nul, vous inclusivement, ne croie que vous avez raison.

Permettez-moi d’abord d’attirer votre attention sur quelques remarques. Vous avez dit: «L’auteur s’est efforcé d’accorder les textes de la Torah, de l’Évangile et du Coran. Et d’où cela lui serait-il donné?… La vérité est qu’il a trébuché dans son style de conciliation et a côtoyé la vérité, en sorte que la conciliation est devenue escamotage». Vous répétez cela dans l’introduction, toujours la même, des quatre articles rapportés par la revue. Or, dans mon livre, et contrairement à ce que vous dites, je n’ai pas fourni un seul effort «de conciliation». Un tel effort ne se conçoit qu’entre textes qui se contredisent ou qui s’opposent; ceci n’est pas le cas des Livres inspirés. Parler de conciliation entre les Livres inspirés, revient à avouer qu’ils ne sont pas en harmonie entre eux. Or, rien de tel ici. C’est pourquoi je vois que vous avez raison de dire, à propos de conciliation: «D’où cela lui serait-il donné?» puisque le problème au départ n’existe pas. J’ai essayé de mettre un accord entre les croyants de ces Livres inspirés, non entre les Livres inspirés eux-mêmes qui, dès le départ, sont en accord. Est-ce pour cela que vous me blâmez? Si cet effort de conciliation entre croyants est un péché, je mérite donc l’enfer, car je brûle de zèle pour voir les croyants d’accord et unis avec amour autour du Dieu unique. Et comment n’y aurait-il pas l’harmonie entre les Livres de Dieu? Le Coran déclare explicitement qu’il certifie la Bible, non qu’il la contredise, et que le Dieu du Coran est le même que Celui de la Bible, comme je l’ai démontré dans mon livre en m’appuyant sur des versets coraniques que je répète ici:

«Ô vous à qui le Livre (la Bible) a été donné: Croyez en ce que Nous avons inspiré (le Coran), certifiant ce que vous avez avec vous (la Bible).» (Coran IV; les Femmes,47)

Or, ce que les «gens du Livre» avaient avec eux, au VIIe siècle ap. J.-C. était la Bible dans son texte actuel. Le Coran aurait-il témoigné pour la Bible si celle-ci avait été falsifiée – selon vos dires – dans les siècles précédents?

Le Coran dit aussi aux gens du Livre: «Votre Dieu et notre Dieu est Un (Le même) et nous Lui sommes résignés» (Coran XXIX; l’Araignée,46).

La conclusion logique de ces paroles inspirées est que: croire au Dieu du Coran, c’est croire au Dieu de la Bible, auquel nous sommes tous «résignés» (c’est-à-dire «musulmans»). C’est pourquoi le Coran considère que les apôtres de Jésus-Christ sont «musulmans» même avant la venue du Coran. La saine logique nous conduit à conclure que d’un même Dieu émane une seule inspiration, une intention divine unique et un seul plan salutaire qu’il faut s’efforcer de découvrir sans se lasser jusqu’à parvenir au but qui, par la grâce de Dieu, nous réjouira et nous épanouira. En effet, l’intention de Dieu est une dans la Bible et le Coran, même si le style et la forme littéraires y sont différents. Ces derniers dépendent de la société, du lieu et du moment où l’inspiration fut donnée. Dieu, comme vous le savez, parle à chaque peuple selon son langage et sa mentalité comme le révèle le Coran: «Nous n’avons jamais envoyé un apôtre si ce n’est avec la langue de son peuple…» (Coran XIV; Abraham,4).

Ce que je me suis efforcé de rechercher, c’est l’unité de la foi qui existe originellement dans les Livres célestes inspirés par Dieu dans des langues diverses, selon les sociétés auxquelles Dieu s’est adressé. Je n’ai jamais essayé de trouver un accord entre ces Livres inspirés, comme vous le dites: «Et d’où cela me serait-il donné», puisque cet accord y est déjà?

Mon intention apparaît dans le titre de mon livre: «Unité de l’Inspiration Biblico-Coranique» et non pas «Tentative de conciliation entre la Bible et le Coran».

C’est pourquoi je n’ai pas compris la raison de votre emportement. D’autant que plusieurs croyants respectables et bons musulmans instruits m’ont félicité pour cette heureuse initiative, dont des sages chefs religieux que vous connaissez et qui vous connaissent. Par ailleurs, dès le départ, j’ai mis en garde le lecteur, pour peu qu’il soit attentif, l’avisant en page 1 que «ce livre est une étude succincte du concept authentique de l’inspiration divine. Il invite à s’ouvrir avec foi à l’inspiration coranique, et par celle-ci, à l’Évangile et à la Torah attestés par le Coran. C’est un regard de foi sur l’inspiration divine en général pour rassembler les croyants par la découverte de l’unité de l’inspiration biblico-coranique…»

Ainsi, comme l’aura remarqué le lecteur attentif, le fil conducteur de mes recherches est clair: Il est de découvrir l’unité de la foi déjà existante dans les Livres inspirés et non un effort de conciliation entre les Livres.

Maintenant, permettez-moi, Révérend Cheikh, d’exprimer ma déception et mon regret, sentiments partagés avec d’autres, du style méprisant, hargneux et provocant que vous avez adopté dans votre réponse, non que je me considère une personnalité importante, je ne le suis pas, mais parce que je suis un simple homme, un homme que votre Révérence ignore, avec sa dignité comme tout homme. Le prophète Muhammad n’a jamais agi comme vous, mais a choisi la meilleure des attitudes et l’a recommandée aux croyants. Nous nous serions attendus de la part d’un homme de religion à une discussion et à un dialogue par la «meilleure» des attitudes selon le commandement coranique. Surtout que, dans votre introduction, vous dites: «J’ai recours à Dieu Tout-Puissant pour qu’il m’inspire le Bien et la bonne logique». Or, je constate que vous avez eu recours aux poètes, aux philosophes et aux hommes de science, non à Dieu. Au nom de Dieu, je vous demande donc: comment pouvez-vous m’accuser d’escamotage, moi qui me réfère à ses Paroles dans le livre lumineux du Coran et non aux idées humaines?

Vous avez encore essayé autant que vous avez pu – et je veux croire que cela était de bonne foi – de défigurer le contenu de mon livre, en ne mentionnant aucune idée positive. Vous avez parlé du trithéisme comme si je croyais en trois dieux, quand bien même, je l’aie dénoncé comme étant une hérésie. Vous avez parlé de la divinité du corps du Christ alors que moi je parle de l’Esprit qui a animé ce corps créé comme le corps d’Adam. J’ai expliqué pourquoi le Christ, seul, est considéré par le Coran comme l’Esprit de Dieu. C’est pourquoi j’ai dit que vous avez essayé de défigurer le contenu de mon livre en mentionnant des demi-vérités, défendant avec enthousiasme l’unité de Dieu, unité à laquelle je crois sans vos longs discours. Vous avez défiguré, comme cela vous convenait, certains passages de mon livre, devant des personnes qui l’ignoraient, sans mentionner un seul point positif, le présentant comme ne contenant qu’animosité et haine envers le Coran, envers l’Islam et la Vérité. Pourtant le contraire est vrai et je me suffis du témoignage de ma conscience et de l’appui de mes bons amis, d’authentiques Musulmans. Et que Dieu vous pardonne, Révérend et respectable Cheikh KR!

Toutefois je prie chaque lecteur de prendre connaissance du contenu de mon livre avant d’émettre une opinion. (Aujourd’hui, il se trouve sur le site: https://www.pierre2.net).

Je saisis l’occasion pour informer les lecteurs et vous-même, Révérend, que mon livre a été traduit en français et qu’il est en voie de l’être en langue anglaise, allemande et italienne si Dieu le veut bien. Cet ouvrage a planté dans le coeur de beaucoup de croyants en Occident, l’amour du Coran, de son noble prophète et de l’Islam. Il a contribué à détruire le fanatisme aveugle, surtout en Occident, en présentant le Coran dans sa pureté, le prophète Muhammad dans sa limpidité et l’Islam dans son innocence, non un Islam intolérant, vaincu et divisé – comme l’est aussi le Christianisme – à cause de l’intégrisme hargneux des deux communautés. C’est pourquoi mon âme exalte en Dieu en raison de ces traductions, car la foi, la Bible, le Coran, les prophètes, les apôtres, le Christianisme et l’Islam ne sont le monopole de personne; nul ne peut prétendre les limiter, quelles que soient sa hiérarchie et sa culture.

C’est la raison pour laquelle je m’arrête ici sur les propos de votre Révérence, dans le N°8 de la revue: «Chaque prophète qui venait annuler la loi de son prédécesseur par suite des alliances et des temps divers, jusqu’à ce que Dieu ait mis fin à la prophétie, accomplissant son message par le dernier de ses prophètes: Muhammad. Ainsi, la loi de Muhammad a annulé celle de Jésus. Or, entre Jésus et notre Prophète (Muhammad) il n’y a pas d’autre prophète; nous savons donc par ce fait, qu’il n’est pas permis de pratiquer une religion autre que l’Islam».

Je m’étonne, Révérend, que vous considériez le prophète Muhammad comme «votre» prophète; il est le prophète de Dieu, le prophète de l’Univers, de tous ceux qui croient en lui et dont je fais partie. Il n’est le monopole de personne, mais c’est nous qui lui appartenons. Aucune communauté ne peut dire d’un apôtre ou d’un prophète qu’il est sien, ou du Messie: «Notre Messie». Car ces envoyés ont une dimension plus grande que notre contenance et personne ne peut les accaparer. La foi, les prophètes, les apôtres et Dieu sont pour tous, que certains veuillent l’admettre ou pas!

Vous parlez ensuite, Révérend, de la «Loi de Jésus». Mais Jésus n’a jamais établi d’autre «Loi» que celle de l’Amour, de la justice et du jugement de la conscience mûre. Comment une telle «Loi» peut-elle être abolie? Est-ce le Coran qui a parlé de l’abolition de la «Loi» de Jésus par Muhammad ou ne sont-ce là que des pensées humaines?

L’Évangile dit: «La loi est venue par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ» (Jean 1,17). Quant à ce que vous dites: «Il n’est pas permis de pratiquer une religion autre que l’Islam et que la religion aux yeux de Dieu est l’Islam», je suis un parmi ceux qui prêchent cela avec une foi ardente et vivante. Mais je prêche l’Islam coranique non confessionnel et fanatique, divisé et déchiré par ses propres contradictions. Le bien-aimé prophète Muhammad a dit: «Soyez attentifs, ne redevenez pas après moi des impies vous frappant les uns les autres» (Discussion N°204).
La numérotation des Discussions du Prophète est tirée du livre arabe «Manhal al Waridin» du Cheikh Sobhi Saleh.

Où est donc l’Islam aujourd’hui? Le voyez-vous dans les différentes communautés musulmanes qui s’entretuent? Où est la foi aujourd’hui? Je me le demande avec désolation et tristesse car mon amour pour la foi, le Dieu unique, le Coran et l’Islam est profond, mais attristé.

De quel Islam parle votre Révérence? Vous êtes dans une vallée et moi dans une autre… et je médite avec désolation les paroles du bien-aimé prophète Muhammad dans ses «Discussions» spirituelles: «Viendra un temps où il ne restera du Coran que son dessin et de l’Islam que son nom. Les gens se réclameront de l’Islam, mais ils en seront les plus éloignés».

Ce temps est venu avec l’apparition du mal incarné dans l’entité israélienne. Cette entité, vous les savez, annonce un christ sioniste et renie Jésus, le vrai Christ.

Ce «christ» d’Israël est l’Antichrist dont ont parlé l’Évangile et le prophète Muhammad dans plusieurs de ses «Discussions» spirituelles où il dit entre autres: «Je ne crains pour vous que l’Antichrist. S’il apparaît pendant que je suis avec vous, c’est moi qui réfuterai ses arguments, mais s’il apparaît quand je ne serai plus avec vous, alors ce sera à chacun de trouver les arguments (contre lui) et Dieu sera alors mon successeur auprès de chaque musulman» (Discussion N°1806).

L’Antichrist sioniste est apparu trompant l’humanité et le bien-aimé Muhammad n’est pas avec nous. Dans ce cas, chaque homme aujourd’hui est responsable de ses propres arguments et Dieu est l’unique successeur de Muhammad auprès des croyants, jusqu’à la fin du monde. Je dis à tous ceux qui prétendent être les successeurs de Muhammad: «Vous vous trompez! Ceci n’est pas vrai, car le prophète bien-aimé nous a mis en garde lui-même, en nous disant qu’il n’a plus maintenant d’autre successeur que Dieu». Je crois et ma foi est ferme et profondément établie, que nous avons atteint le moment où chaque homme doit chercher lui-même ses propres arguments pour justifier sa conscience et sa foi devant Dieu. Dieu prend aujourd’hui, lui-même les rênes dans ses mains pour diriger tous les Musulmans, dont je fais partie.

Permettez-moi encore de vous rappeler, Révérend, ce que rapporte le Coran: «Les bédouins ont dit: Nous croyons! Réponds-leur: Vous ne croyez pas! Dites plutôt: Nous avons embrassé l’Islam, car la foi n’a pas pénétré vos coeurs» (Coran XLIX; Les Appartements,14).

Cet Islam des Bédouins est celui qui est répandu aujourd’hui. Le bien-aimé prophète nous a mis en garde à l’encontre de ce genre de foi et de cet «Islam» que je rejette et dénonce. Qu’ils sont nombreux ces «Bédouins» modernes qui disent: «Nous croyons et nous sommes musulmans», mais ils ne sont ni croyants ni musulmans, ayant livré (islamisé) leur face non à Dieu, mais à Israël, l’ennemi de Dieu et se haïssent entre eux. Les exemples sont nombreux dans les pays Arabes et je ne suis pas seul à être désolé et triste de la trahison des Musulmans à l’Islam authentique, comme je ne suis pas seul dans ma douleur à voir les Chrétiens trahirent le vrai Christianisme.

Je me suis appuyé, dans mes recherches, sur les paroles de Dieu et sur ses directives, mettant en pratique son commandement de ne discuter des sujets religieux qu’à partir d’un «Livre Lumineux». Le Livre Lumineux que j’ai pris pour guide est le Coran comme je l’ai mentionné à la page 11 de mon livre où je dis: «Dieu exige des croyants la prudence dans la recherche des vérités spirituelles. Il leur demande de toujours s’appuyer sur les Livres inspirés et d’ignorer les rumeurs propagées par les fauteurs de troubles. Dieu met en garde en disant: ‘Il est des hommes qui discutent de Dieu sans connaissance, sans avoir reçu aucune direction, sans être guidés par un Livre lumineux’ (Coran XXII; le Pèlerinage,8). Le Livre lumineux auquel nous avons recours pour comprendre l’esprit du Coran est le Coran lui-même».

Quant à vous, Révérend, cherchant à démontrer à tout prix que l’Évangile est falsifié, vous avez eu recours aux dires de certains «savants occidentaux», négligeant d’avoir recours à ceux de l’Orient comme les deux grands savants musulmans, les Révérends défunts Muhammad Abdo et Afaghani qui ont confirmé avec fermeté l’authenticité de la Bible. Combien j’aurais voulu que vous, en tant qu’homme de religion, me répondiez à partir de textes coraniques. Eux seuls peuvent me convaincre. J’avais pourtant mis en garde les lecteurs de mon livre, en disant qu’un des principes les plus importants dans ma recherche, et cela parce que je tiens avant tout à sauvegarder la foi, consiste dans le retour continuel au texte du Coran pour éviter tout égarement. Le lecteur calme et posé a, sans aucun doute, relevé ce point qui, dans mon optique, est de la plus grande importance. Vous trouvez ce principe mentionné à la page 11 de mon livre.

Les savants auxquels vous avez recours dans vos réponses ont égaré beaucoup de personnes. C’est pourquoi – et quel que soit l’éminence de leur science et de leur culture – je leur préfère le Livre lumineux et ses directives.

Vous vous êtes efforcé avec un acharnement étonnant à trouver des preuves non coraniques pour démontrer la falsification de la Bible, et particulièrement de l’Évangile, comme si vous en vouliez à ce Livre Saint. Votre travail est condamné par Dieu dans le Coran qui, comme je le démontrerai plus loin, considère «perdants» ceux qui refusent l’Évangile (Coran II; la Génisse,121). Vous avez évité de vous référer au Coran et vous vous êtes appuyé sur une longue liste de «savants» occidentaux, anti-bibliques. Permettez-moi donc, Révérend, d’attirer votre attention sur quatre points:

1. Trouver une preuve de la falsification de l’Évangile – et il n’y en a point – équivaut à contredire le Coran qui l’atteste. Vous présentez la traduction biblique de la Vulgate comme preuve de la falsification des Saintes Écritures. Cette traduction, comme vous le savez, fut faite par St Jérôme, à partir de l’hébreu pour l’Ancien Testament et du grec pour le Nouveau Testament. Traduire la Bible ne signifie pas la falsifier. La traduction a été appelée «Vulgate», c’est-à-dire «populaire», car elle fut traduite en latin, la langue «populaire» et universelle de l’époque. Quel mal y a-t-il à traduire? Où est la falsification? Et quel mal y a-t-il à corriger le texte et à l’améliorer après l’avoir traduit? Le texte de la Vulgate est celui qui existait au temps de Muhammad et qui a été reconnu canonique par le Concile de Trente en Italie en 1546. C’est le texte employé par toutes les Églises chrétiennes catholiques et orthodoxes. Les Protestants en refusent sept livres sans importance de l’Ancien Testament, mais reconnaissent que les autres livres sont canoniques, non falsifiés. Quant aux livres du Nouveau Testament, toutes les confessions chrétiennes sont d’accord sur leur authenticité.

2. Les «savants» que vous avez mentionnés ne sont que les maillons d’une chaîne d’agents du sionisme international et de la franc-maçonnerie universelle et athée. Beaucoup de ces «savants» se sont infiltrés dans le clergé chrétien, particulièrement catholique, afin d’y semer la confusion et de répandre cette fausse doctrine de la falsification biblique, dont le Coran est innocent. Leurs paroles ne sont pas nouvelles et beaucoup de savants bibliques ont répondu à ces calomnies, comme Jean Daniélou, Karl Rahner, Paul Claudel, l’Ecole Biblique de Jérusalem tenue par les moines dominicains du couvent de St Etienne à Jérusalem, etc.

Le Vatican a dénoncé et écarté plusieurs des faux savants que vous citez et a mis en garde contre nombre d’autres. Par ailleurs, les découvertes archéologiques ont démenti vos «savants». En effet, la découverte des rouleaux de la Mer Morte, datant de 200 ans av. J.-C., prouve l’authenticité de l’Ancien Testament et d’autres découvertes attestent celle du Nouveau Testament, comme je l’ai démontré dans mon livre (paragraphe 3.5.2).

Nous aurions apprécié que vous mentionniez le grand savant orientaliste Louis Massignon qui a cru en l’Évangile et au Coran et a pris la défense de l’Islam et de son mysticisme. Cet homme est un apôtre d’ouverture et de paix, d’accord et d’unité entre les croyants de l’Orient et de l’Occident. Il était un orientaliste célèbre qui a gagné la confiance des vrais croyants chrétiens et musulmans.

Je ne désire pas m’étendre et mentionner des listes de savants avec leurs paroles – comme vous avez fait – quelles que soient la valeur de leurs arguments et la grandeur de leurs vertus, car je ne m’appuie que sur l’inspiration divine. Je me limite dans la citation des hommes de science pour ne pas imiter l’orgueilleux qui étale ses «muscles» culturels pour impressionner psychologiquement les simples et les naïfs. Avoir recours aux savants n’apportera rien, de toute façon, aux incrédules qui ont «des yeux mais ne voient pas et des oreilles mais n’entendent pas», comme le dit le Seigneur dans son Livre lumineux.

3. La plupart des savants que vous avez mentionnés attaque non seulement l’Évangile, mais également le Coran. Ils rejettent des doctrines évangéliques attestées par le Coran, comme la virginité de Marie. Ces gens sont les apôtres de la lutte maudite contre l’inspiration coranique. Il est vrai qu’ils reconnaissent l’authenticité du texte coranique, mais ils en renient le contenu. Ils ont mis toute leur recherche au service de l’entité israélienne et prétendent que leurs découvertes conduisent à soutenir Israël. Ils enseignent qu’Israël est le peuple de Dieu et que la Palestine leur revient de droit divin. Ils imposent aux Chrétiens en Occident la solidarité avec les Juifs d’Orient et d’Occident. Ils font pression sur le Vatican – surtout ceux d’entre eux qui y sont infiltrés – pour que celui-ci reconnaisse Israël.

Le but de ces «savants», en propageant la doctrine de la falsification, est d’ôter toute confiance en l’Évangile parce que celui-ci dénonce les Juifs. Je vous cite comme exemple ce que le Christ dit aux Juifs qui le refusent: «Vous avez pour père le diable…» (Jean 8,44). Le but ultime de la doctrine de la falsification de l’Évangile est double:

  1. Considérer tous les textes anti-israéliens comme falsifiés.
  2. Détruire la foi des Chrétiens en Jésus comme Christ, pour aboutir à la présentation du «Christ» sioniste considéré par l’Évangile comme l’Antichrist, Jésus étant le vrai Christ comme le confirme aussi le Coran.

L’infiltration des savants sionistes ou sionisés jusqu’au coeur de l’Église a porté beaucoup de fruits. Vous n’ignorez certes pas, Révérend, que le concile Vatican II a émis une déclaration de déculpabilisation des Juifs en 1964. Dernièrement encore, le 25 juin 1985, le Vatican a émis une déclaration où il demande aux Chrétiens de se rapprocher des Juifs. À ce propos, je vous réfère à l’article de M. Youssef Elias Daher dans le journal «Al-Saphir» en date du 10-11-1985. Le titre de l’article est: «Les dernières déclarations du Vatican sur l’attitude envers les Juifs».
Je mentionne cela pour que nous soyons plus prudents et que nous n’ayons recours qu’au Livre lumineux pour éviter le châtiment des apôtres égarés de la falsification et de ceux qui y croiront.

4. Comment la Bible serait-elle falsifiée alors que le Coran dit: «Ceux à qui nous avons donné le Livre (la Bible) le lisent correctement; ceux-là y croient et ceux qui n’y croient pas sont les perdants» (Coran II; la Génisse,121).

Les «perdants» auprès de Dieu ne sont pas ceux qui prennent la défense de la lecture correcte de la Bible, mais les impies qui la calomnient sous prétexte de falsification.

Dieu dit encore dans le Coran: «Que les gens de l’Évangile jugent d’après ce que Dieu y a révélé. Ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé, ceux-là sont des impies». (Coran V; la Table,47). Dieu voudrait-il que l’on juge d’après ce qui est falsifié?!

Celui qui croit au Coran – ou qui prétend y croire – comment pourrait-il croire en la falsification de la Bible, alors que le Coran l’atteste et la certifie, témoignant qu’elle est lue «correctement»? Cela ne signifie-t-il pas que le Coran bénit et approuve le texte de l’Évangile? Quelle preuve supplémentaire vous faut-il, Révérend, que le témoignage de Dieu lui-même! Quant à moi, je me suffis de la garantie du Coran contre tous errements et je m’en suffis comme garantie de la véracité de mes paroles.

Vous avez dit à mon égard: «Il a trébuché et a côtoyé la vérité dans ses paroles». Comment prétendez-vous cela quand j’ai basé mes recherches sur le Coran? Je n’ai pas côtoyé la vérité; celle-ci est dans le Coran et ma recherche émane de ce saint Livre. D’autres côtoient la vérité en choisissant de suivre l’égarement des savants au lieu de questionner le Coran. J’ai choisi pour ma part l’honneur de me référer au Coran et de me résigner à son contenu sans résistance et sans compromis.

Vous m’avez critiqué, Révérend, car j’ai écrit que le Coran, parlant des sacrifices d’animaux, disait: «Dieu ne se laisse pas toucher par leur chair et par leur sang» (Coran XXII; Le Pèlerinage,37). Pourquoi déversez-vous votre colère sur moi, quand je ne fais que mentionner un verset coranique? Votre révolte ne m’atteint point car elle est dirigée contre les paroles de Dieu. Lui seul vous répondra comme il sied à sa Majesté.

Ensuite vous avez renchéri quand j’ai écrit que Dieu dans le Coran dirige l’homme vers la monogamie et non la polygamie. Dieu dit à ce propos: «Si vous craignez d’être injustes (envers vos femmes) n’en épousez qu’une seule» (Coran IV; les Femmes,3)… «et vous ne pourrez jamais être équitables envers vos femmes même si vous y veillez» (Coran IV; les Femmes,129). Dieu en disant: «Vous ne pourrez jamais être équitables envers vos femmes même si vous y veillez», éloigne le croyant de la polygamie. Mais aussi faut-il que ce croyant soit intelligent, perspicace et capable de saisir l’intention de Dieu au premier signe divin.

J’ai mentionné ces versets du Coran dans mon livre, m’y appuyant dans des recherches sincères. Mais vous m’avez attaqué avec virulence, sans mentionner un seul verset coranique convaincant, et avez eu recours aux poèmes des poètes. La faiblesse de votre argumentation coranique n’a fait que renforcer ma conviction d’être dans la bonne voie et ma détermination d’aller de l’avant.

Vous vous êtes aussi emporté contre moi car j’ai dit que le divorce, qui avait été anarchique à l’époque de l’ignorance arabe, est méprisé aujourd’hui dans le monde arabe, après le passage du souffle vivifiant du Coran. Qu’y a-t-il dans ces propos pour vous mettre tellement en colère? Je vous rappelle les paroles du noble prophète Muhammad dans ses Discussions: «Pour Dieu, le divorce est la plus odieuse des choses permises (des ‘permissibles’)». Je n’ai pas à commenter ces paroles prophétiques car il y a une sagesse pour ceux qui sont capables de comprendre.

Vous dites dans votre réponse (revue N°9 p 82) que Dieu n’a pas de ressemblance et pas d’image, le Nouveau Testament ayant franchement déclaré en plusieurs endroits que la vision de Dieu en ce monde est impossible. Le verset de Jean 1,18 dit: «Nul n’a jamais vu Dieu». Pourquoi, Révérend, ne mentionnez-vous que la moitié du verset qui semble vous donner raison sur l’impossibilité de voir Dieu et non, tout le verset qui contredit votre prétention: «Nul n’a jamais vu Dieu: le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître»? Et pourquoi ne mentionnez-vous pas les paroles de Jésus, le Christ, à ses apôtres dans Jean 14,9: «Qui m’a vu a vu le Père»? En éliminant les versets évangéliques qui contredisent vos idées, votre recherche devient subjective et dépourvue de toute crédibilité. Comment donc accusez-vous les autres d’escamotage?

Vous me direz que vous ne croyez pas aux versets que vous n’avez pas mentionnés car ils sont falsifiés!… Très bien! Si l’Évangile est falsifié, alors il ne faut pas le mentionner du tout. Je vais donc discuter avec vous par le meilleur des arguments en attirant votre attention sur ce que rapporte l’interprétation coranique des Jalalein à propos du premier verset du chapitre «Le Voyage Nocturne». Muhammad y dit: «J’ai vu mon Dieu tout-Puissant». Mon unique commentaire à ce propos, qui contredit votre affirmation, est le suivant: La vision de Dieu en ce monde est possible et de fait, a eu lieu. Le Nouveau Testament, contrairement à ce que vous prétendez, ne nie pas cette possibilité… si ce n’est pour les impies et les malfaiteurs, mais non pour les hommes à la conscience pure. En effet, Jésus, le Christ, a dit: «Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu» (Matthieu 5,8). Mais vous allez certainement me trouver des arguments philosophiques et scientifiques pour nier la possibilité de voir Dieu. Je laisse ces faux arguments à ceux qui les apprécient. Quant à moi, je ne prête l’oreille qu’à l’Évangile, au Coran et aux Discussions spirituelles du prophète Muhammad.

Dans votre réponse, vous avez mentionné «l’évangile» de Barnabé et toute une liste d’autres évangiles non canoniques pour les Chrétiens. Vous semblez mettre ces derniers sur le même niveau que les Évangiles canoniques, sinon encore plus hauts pour vous. Pourquoi n’avez-vous pas dit au lecteur ce que j’ai expliqué dans mon livre à propos du faux évangile de Barnabé? J’ai démontré que cet «évangile» est un faux témoignage contre l’Évangile et le Coran car il affirme que Jésus n’est pas le Christ. J’ai mentionné, en outre, les versets de ce pseudo-évangile qui le prétendent, concluant que ces enseignements sont contraires à ceux de l’Évangile qui annonce que Jésus est vraiment le Christ, et sont également contraires aux enseignements du Coran qui affirment que Jésus – et nul autre – est le vrai Christ. Vous savez, Révérend Cheikh, que beaucoup de Musulmans croient que «l’évangile» de Barnabé est le seul vrai. Pourquoi avez-vous tenu secret la vérité sur cet «évangile»? Pourquoi ne l’avez-vous pas révélée aux lecteurs, les laissant dans l’ignorance? Pourquoi avez-vous concentré vos attaques sur les vrais Évangiles? Pourquoi cacher la vérité quand vous êtes un guide spirituel? Pourquoi?

Je souligne que j’ai écrit mon livre, convaincu que le précieux Coran n’est la propriété de personne, et que l’Islam n’est le monopole de personne. J’ai voulu les présenter comme je les vois et les comprends. J’ai exposé mes arguments avec sincérité et ai dépeint le beau et tendre visage de Muhammad comme je l’ai connu et aimé, afin que ceux qui se font de lui une fausse image – par la faute de certains qui ont défiguré le Coran, l’Islam et Muhammad – puissent également l’aimer.

Mon livre contient une nouvelle recherche et un nouveau concept. J’ai attiré l’attention sur des points importants demeurés longtemps obscurs. En les découvrant, beaucoup se sont réveillés et se sont réjouis. Nul ne pourra jamais éteindre ce rayon de lumière. Vous m’avez répondu avec une logique et des enseignements caducs qui ne convainquent que ceux qui sont voués à la perdition. Car il est révolu, le temps de la logique fanatique qui s’en prend aux Livres inspirés. Cette logique a échoué… et d’où lui serait-il donné de réussir? Voici que les Livres célestes vont leur chemin, défiant le temps, les ennemis et les évènements. Ils n’ont besoin du témoignage d’aucun homme pour demeurer; Dieu les protège et les confirme et toute conscience sincère et mûre y croit. Beaucoup par le passé proche et lointain ont attaqué l’Évangile; ils ont sur terre des descendants et des disciples. Mais l’Évangile demeure comme un rocher sur lequel vient se fracasser l’ennemi entêté. Beaucoup ont attaqué et continuent d’attaquer le Coran. Mais il est ce même rocher qui déchire les fanatiques qui le combattent.
Je vous remercie, Révérend Cheikh, de votre réponse. Vous vous êtes donné de la peine et avez recherché. Je vous remercie car votre réponse a tranquillisé mon coeur et a confirmé ma foi. À présent, je suis encore plus attaché au contenu de mon livre qu’auparavant, ayant constaté la faiblesse, sinon l’absence, de tout argument contraire valable.

Bien entendu, je ne m’attends pas à ce que tous les Musulmans et tous les Chrétiens partagent mes convictions. Ceci n’est pas le plus important. Je n’attends pas que tous soient d’accord avec ce que j’ai écrit. Beaucoup de ceux qui m’ont loué ne partagent pas tous mes points de vue. Ceci est naturel et même positif. Mais ce qui demeure important, c’est la liberté d’émettre des opinions avec conviction et d’échanger des propos avec amour, sans attaquer les autres et les accuser d’escamotage ou autre. Car la religion, en fin de compte, c’est d’agir envers les autres par le «meilleur» des comportements. Je suis donc pleinement disposé à rencontrer votre Révérence, si vous le voulez bien et si vous pensez que cela peut être utile, dans le cadre d’une discussion calme et chaleureuse. Nous pourrions échanger les idées librement, loin de toute contorsion, fanatisme ou provocation, à condition toutefois que notre discussion se fasse sur la base d’un «Livre lumineux» et qu’elle ne se base pas sur les dires des poètes, des philosophes et des savants, parce que j’en ai assez. Et parce que tel est le commandement de Dieu.

Réponse du Cheikh KR

J’ai lu dans un journal, la réponse de Pierre aux points qu’il a, à nouveau, suscités, quoique j’y aie répondu dans la revue. Dans sa réponse, Pierre m’accuse de m’être emporté. Je lui dis avec amour et sincérité que je n’ai pas d’intérêt à cela, sauf celui de manifester la vérité. En répondant, je n’ai pas outrepassé les droits de la politesse et de la discussion, appuyés par la logique et la bonne réflexion. J’ajoute que Pierre a critiqué mon style dans les discussions, mais il est tombé dans le même piège. Le proverbe dit: «Ne critique pas une morale pour tomber dans la même faute».

Quant à ce que dit longuement Pierre à propos de conciliation entre les croyants, je vais résumer ainsi: La conciliation entre les croyants doit être faite sur des bases saines et stables que les tempêtes ne peuvent ébranler. Ceci est admis par tous les gens sages. Je fais donc appel à toutes les personnes justes: Comment peut-on concilier entre la croyance en l’Unique et celle du Triple? Entre ceux qui nient la crucifixion et ceux qui l’affirment? Entre ceux qui croient en un Dieu unique qui n’a ni épouse, ni enfant et ceux qui affirment le contraire? Entre ceux qui disent dans la Messe: «Marie, Mère de Dieu» et ceux qui le nient, disant que Dieu est au-dessus de tout cela?

Ce ne sont que quelques exemples des questions doctrinales controversées entre Chrétiens et Musulmans.

Oui, on peut rapprocher et mettre l’accord en cultivant l’amour entre les hommes car l’homme, bon gré mal gré, est le frère de l’homme.

Ceci est possible sur la base des paroles de Dieu qui dit: «Ô hommes! Nous vous créâmes homme et femme et fîmes de vous des peuples et des tribus pour que vous vous connaissiez». Dieu dit encore: «Dieu ne vous défend pas de fréquenter ceux qui ne vous attaquent pas dans la religion, ni ne vous chassent de vos maisons. Soyez justes envers eux, car Dieu aime les justes».

Si la croyance de certains s’oppose à celle d’autres, cela signifie-t-il que de l’animosité, des combats, de l’exil et du dépouillement d’autrui doivent régner? Certes non!

L’unité de l’inspiration divine fait partie de la doctrine du Musulman; il y croit donc et s’il attaque ou méprise un des prophètes de Dieu, il renie l’Islam et tombe dans l’hérésie et l’apostasie.

Il y a eu entre les Musulmans arabes et non arabes d’une part et Israël et les sionistes d’autre part une animosité et des combats dès l’aube de l’Islam et jusqu’à nos jours. Malgré cela, si un Musulman ose attaquer Moïse, le prophète de Dieu, il apostasie et est excommunié de l’Islam. L’unité de l’inspiration est une doctrine décrétée par le Coran et affirmée par notre prophète et le prophète de Dieu, Muhammad.

J’ai démontré en détail dans la revue les éléments de cette recherche et je ne vois pas de raison pour me répéter.

Pierre a suscité une interprétation et des questions sur ce que Dieu avait dit: «Ô vous qui avez reçu le Livre, croyez en ce que nous avons inspiré attestant ce qui est avec vous» (Coran IV; les Femmes,47).

Les interprètes ont mentionné à quelle occasion cette inspiration fut donnée: «Ibn Isaac a dit: Le prophète a parlé à des chefs juifs et leur a dit: ‘Ô Juifs, craignez Dieu et résignez-vous à Dieu; vous savez que ce que je vous porte est la vérité’. Ils dirent: ‘Nous ne savons pas cela Muhammad’. Ils apostasièrent, ils n’ont pas su et s’entêtèrent dans l’apostasie. Dieu a donc inspiré ce verset!».

Quant à la confirmation en question, dans le verset, elle signifie: Leur connaissance de la qualité du prophète et leur entêtement malgré cela à demeurer dans l’apostasie.

Dieu a encore dénoncé, dans plusieurs versets, ceux qui falsifient la Bible. Nous nous suffisons de mentionner le verset suivant: «Malheur à ceux qui écrivent le Livre de leur main et ensuite disent: ‘Ceci vient de Dieu’ pour gagner un argent malhonnête. Malheur à eux de ce qu’ont écrit leur main et malheur à eux du profit acquis».

Dieu a invité les gens du Livre par cet appel: «Ô gens du Livre, venez à une parole d’entente entre nous et vous, que nous n’adorions que Dieu, ne Lui associons aucune chose, et que nous ne nous rendions pas seigneurs les uns par rapport aux autres, à la place de Dieu».

Cette invitation divine est toujours valable et la porte est toujours grande ouverte à ceux qui veulent y répondre. Quant au verset auquel s’est référé Pierre: «Ceux à qui nous avons donné le Livre le lisent correctement; ceux-là y croient et ceux qui n’y croient pas sont les perdants», Katada l’a interprété ainsi: «Ce sont les amis du prophète; le livre c’est le Coran». Abou Moussa El-Ashaari a dit: «Celui qui suit le Coran est conduit par lui dans les prés du Paradis». Omar Ibn-El-Khattab a dit: «Ce sont ceux qui, en lisant un verset de miséricorde, la demandent à Dieu, ou un verset de châtiment, ont recours à Dieu».

Pierre a fait des commentaires sur la polygamie, se référant au verset du chapitre des Femmes «Vous ne pourrez jamais être équitables envers vos femmes même si vous y veillez». Être équitable ici, signifie le penchant du coeur (c’est-à-dire une affection égale est impossible). Ceci est un fait que l’homme ne contrôle pas, mais que Dieu seul maîtrise. Le prophète Muhammad a eu plusieurs femmes; de même ses successeurs et cela ne leur fut pas défendu.

Pierre a encore parlé de la vision de Dieu en ce monde. Cette question est controversée par les savants. Ce que nous penchons à croire, je dirais même ce que nous préférons croire, c’est que la vision de Dieu est défendue en ce monde, et que sa vision dans l’autre est sans aucune comparaison possible, selon la parole de Dieu: «Rien ne lui est semblable; il voit et entend tout».

Il y a encore d’autres questions qui ne méritent pas qu’on s’y attarde longuement, car ma réponse au livre a couvert tous les sujets.

Je remercie Pierre et le félicite de tout coeur pour les belles paroles exprimées, entre autres celle disant que l’Antichrist est le Christ des Juifs. Je le remercie d’exprimer franchement sa foi au Coran et de manifester son amour pour le prophète Muhammad et pour ses frères, les autres prophètes.

(Le Cheikh KR termine en remerciant pour l’invitation à un dialogue chaleureux et par des formules de politesse).

Deuxième réponse au Cheikh KR

Révérend Cheikh KR, j’ai lu votre réponse dans un journal. Je me réjouis de ce que vous êtes d’accord sur le fait que l’Antichrist est le «christ» sioniste, l’État d’Israël fabriqué de toutes pièces. Ma première réponse était une indication de cet état satanique et la dénonciation de son charlatanisme et de son injustice. Je me permets de vous envoyer mon livre «L’Antichrist dans l’Islam», car notre bien-aimé prophète Muhammad en a parlé dans ses Discussions. Ses paroles prophétiques permettent de conclure que l’Antichrist est l’État d’Israël.

Toutefois, cette croyance implique beaucoup d’engagements nouveaux sur les plans religieux et spirituels, et cela ne convient pas à ceux qui sont lésés par ces bouleversements. L’apparition de l’Antichrist signifie que nous sommes arrivés au temps de corruption contre lequel le Seigneur Jésus, le Christ, ainsi que le prophète Muhammad nous mirent en garde. Avec l’apparition de ce charlatan, commence donc dans le monde, une ère nouvelle où Dieu seul est le successeur de tous les prophètes et de Muhammad, comme ce dernier l’a révélé lui-même. Cette succession de Dieu, pour les croyants, vise à les libérer de l’hégémonie de la prétendue succession humaine qui les exploite: les commerçants de religion et les mercenaires qui continuent à lier la conscience des pauvres et des simples avec des chaînes que Dieu seul peut rompre. Telle est la sagesse divine qui, aujourd’hui, ouvre une porte nouvelle pour accueillir les coeurs aspirant à se libérer du poids de la matière, et s’envoler vers les hauteurs, vers Dieu, afin de vivre en sa présence, en sa compagnie divine éternellement, et dès à présent.

Toute prétention humaine à une quelconque succession prophétique est donc vaine aujourd’hui, car le prophète Muhammad dit dans sa Discussion (1806): «Je ne crains pour vous que l’Antichrist. S’il apparaît pendant que je suis avec vous, c’est moi qui réfuterai ses arguments, mais s’il apparaît quand je ne serai plus avec vous, alors ce sera à chacun de trouver les arguments (contre lui) et Dieu sera alors mon successeur auprès de chaque Musulman».

Or l’Antichrist est apparu! Donc le successeur de Muhammad aujourd’hui est Dieu.

Cela dit, je réponds successivement, aux points que vous avez suscités dans votre réponse au journal:
1) Vous dites: «La conciliation entre les croyants doit être faite sur des bases saines et stables… Comment peut-on concilier entre la croyance en l’Unique (Dieu) et celle du Triple? Entre ceux qui nient la crucifixion et ceux qui l’affirment? Entre ceux qui croient en un Dieu unique qui n’a ni épouse, ni enfant et ceux qui affirment le contraire? Entre ceux qui disent dans la Messe ‘Marie, Mère de Dieu’ et ceux qui le nient…»?

Ma réponse est la suivante:
A) L’unité de l’inspiration biblico coranique que je prêche est la base stable et inébranlable pour concilier les croyants entre eux. Par contre, le principe de la falsification de l’Évangile sur lequel vous vous appuyez n’est pas une base stable pour la conciliation car elle contredit à la fois le Coran et l’Évangile. Elle est rejetée par beaucoup de savants musulmans (dont j’ai mentionné les religieux musulmans: Muhammad Abdo et Afaghani) et de Chrétiens.

B) La conciliation entre la croyance en l’unicité (divine) et la triplicité (trois dieux) est impossible, mais par contre la réalité du Dieu Unique et Trinitaire est un fait révélé par Dieu et je l’ai expliquée dans mon livre «Regard de foi sur le Coran». J’en résume l’explication ainsi: L’homme, sa parole et son esprit ne sont qu’une seule et même personne, non pas trois personnes. De même, Dieu, sa Parole et son Esprit sont une seule et même essence. Dieu a révélé cela afin que nous sachions que le Christ est la Parole de Dieu et son Esprit, non la Parole et l’Esprit d’un autre Dieu. Aucun autre prophète n’a été ainsi qualifié.

C) Il est impossible de concilier entre «ce» qui nie la crucifixion et «ce» qui la confirme, mais nous devons travailler à unir «ceux» qui nient le fait et «ceux» qui le confirment. J’ai expliqué dans mon livre que la formulation du Coran à propos de la mise en croix du Christ laisse la porte ouverte à l’interprétation suivante: Les Juifs n’ont pu atteindre le message du Christ en le tuant. Car le Coran a parlé, ailleurs, de la mort et de la résurrection de Jésus, comme je l’ai expliqué. Ceci confirme les paroles bibliques. De toute façon, croire ou ne pas croire que le Coran nie la crucifixion n’est pas un obstacle pour croire en l’unité de l’inspiration quand on est mûr et libéré du fanatisme. À moins d’être du nombre de ceux qui adorent Dieu à la lettre, non de ceux qui recherchent l’intention divine à travers les mots. Je vous rappelle encore que le Coran a condamné les adorateurs de Dieu selon la lettre, en disant: «Il en est qui adorent Dieu, mais à la lettre. Si un bien les atteint, ils s’en rassurent; et si un mal les atteint, ils tombent sur la face, dans ce monde et dans l’autre. Voici manifestement les perdants». (Coran XXII; Le Pèlerinage,11)

D) L’Évangile ne prêche pas que Dieu a une épouse avec qui il a des rapports sexuels et de laquelle il enfante, comme vous le laisser entendre. J’en parle dans mon livre à propos du titre de Fils de Dieu, expliquant que le Christ est né de Marie, non par l’intermédiaire d’un homme, mais par une parole de Dieu qui a dit: «Sois! Et cela fut». Cette vérité nous a été révélée par la Bible et le Coran.

E) Je n’accuse pas ceux qui disent «Marie est Mère de Dieu», et ne les qualifie pas d’impies qui associent à Dieu d’autres dieux. Ces croyants s’appuient sur l’inspiration évangélique à propos de l’incarnation de Dieu, non l’incarnation d’un des dieux – ceci aurait été de l’«association» c’est-à-dire associer à Dieu d’autres dieux – car il n’y a qu’un seul Dieu. L’incarnation divine a eu lieu dans le corps du Christ. Cette révélation est claire: elle est refusée par certains qui ne la comprennent pas selon la sagesse de la religion divine qui confond les philosophes de la falsification de l’Évangile. Ils en portent la responsabilité; le Coran n’y est pour rien dans cette calomnie de la falsification.

Marie est la Mère du corps du Christ, créé comme fut créé Adam; elle n’est pas la mère de l’Esprit Divin qui a animé ce corps et l’a employé comme un instrument pour propager sa lumière dans le monde. La qualité de «Mère de Dieu» attribuée à Marie est une qualité temporelle, non éternelle, de celle que «Dieu a choisie… et élue parmi toutes les femmes de l’univers» (Coran III; Famille d’Imran,42). Elle, seule, a été ainsi choisie pour des raisons profondes inspirées par Dieu, des raisons acceptées par les hommes spirituels et rejetées par les matérialistes. Et que comprennent ceux qui y voient clair. Marie n’est que la «Servante de Dieu» comme elle-même le dit dans l’Évangile. Elle est une créature comme tous les êtres humains et ne diffère des autres que parce qu’elle seule a été choisie pour être la Mère temporelle de Celui qui est la Parole de Dieu et l’Esprit de Dieu, parmi les hommes. C’est la raison pour laquelle, le prophète Muhammad, béni soit-il, admirable dans sa perspicacité et son discernement, avait dit: «Nul homme ne naît sans que le diable ne l’atteigne, dès sa naissance et il crie à cause de cette atteinte satanique: à l’exception de Marie et de son fils».

Ce verset des Discussions est rapporté dans l’interprétation des «Jalalein», après le verset 31 de la Sourate de la Famille d’Imran. Tout homme perspicace, doué d’un certain discernement, pourra comprendre pourquoi, seuls Jésus et Marie n’ont pas été touchés par le diable.

Après vous avoir présenté mes arguments sincères, je déclare: Travaillons d’abord à unir les croyants d’un même bord, car dans notre malheureux Liban – comme à l’extérieur – les confessions qui croient en une même doctrine s’entretuent et s’exilent mutuellement, dans une guerre fratricide. C’est pourquoi, je suis pleinement d’accord avec vous, Révérend, quand vous dites: Il est possible de rapprocher et de concilier en cultivant l’amour entre l’homme et l’homme, vous référant à des versets coraniques. C’est à cela que je travaille aussi, avec l’aide de Dieu; car il n’y a pas d’obligation dans la religion! (Coran II; La Vache,256). La religion est à Dieu, la terre et la patrie sont pour tous et je crois en la coexistence pacifique entre le croyant et l’athée, si le comportement mutuel est bon. Car Dieu seul est le juge des consciences et il sera beaucoup demandé à celui qui aura beaucoup reçu et beaucoup cru!…

2) Vous dites: «L’unité de l’inspiration est une doctrine décrétée par le Coran et affirmée par notre prophète et le prophète de Dieu, Muhammad». Je ne désire pas entrer dans une compétition malsaine et comparer les Livres inspirés, ou les prophètes, m’enfonçant alors dans une surenchère que la religion et les prophètes condamnent. Mais je pose la question suivante à votre Révérence: Comment pouvez-vous conciliez entre l’unité de l’inspiration en laquelle vous croyez et la doctrine de la falsification de l’Évangile que vous prêchez? Vous parlez comme si Dieu Tout-Puissant était impuissant à sauvegarder son inspiration de la falsification.

3) Vous dites: «Pierre a suscité une interprétation et des questions sur ce que Dieu avait dit: ‘Ô vous qui avez reçu le Livre (la Bible) croyez en ce que Nous (Dieu) avons inspiré (le Coran) attestant ce qui est avec vous (la Bible)’». Vous avez expliqué ce verset ainsi: L’attestation du Coran ne se réfère pas à la Bible, mais à Muhammad, que «des chefs juifs» ont quand même renié.

Or, dans l’interprétation des Jalalein, nous trouvons le contraire de votre affirmation. Il y est écrit: «Ô vous qui avez reçu le Livre croyez en ce que nous avons inspiré attestant ce qui est avec vous (la Torah)» (Coran IV; les Femmes,47).

L’attestation coranique vise donc bien la Bible, comme je l’ai dit. Je n’ai pas côtoyé la vérité dans ma recherche, comme vous m’en accusez. Cette attestation de la Bible – non de Muhammad – par le Coran ressort des paroles de ce verset même où Dieu invite les gens de la Bible à croire en «ce» qu’il a inspiré (c’est-à-dire le Coran), attestant «ce» qu’ils ont avec eux (c’est-à-dire la Bible). L’indicatif «ce» ne s’applique pas à une personne. Si le verset visait Muhammad, il aurait dit: «Celui qui est avec vous» et non «ce qui est avec vous». En plus, Dieu dit: «attestant ce qui est avec vous»; or le prophète Muhammad n’étaient pas avec ces Juifs qui le reniaient. Ce qui était avec eux, en leur possession, en toute sincérité et droiture était la Bible.

Je termine ce sujet important en signalant ce qui suit: Si le verset coranique avait l’intention d’indiquer Muhammad, il aurait été inspiré par exemple ainsi: «Ô vous qui avez reçu le Livre, croyez en ce que Nous avons inspiré, attestant celui (Muhammad) que vous prenez en haine et combattez».

4) Vous dites: «Quant au verset auquel s’est référé Pierre: ‘Ceux à qui nous avons donné le Livre, le lisent correctement’, Katada l’a interprété ainsi: ‘Ce sont les amis du prophète’; le livre est le Coran»! (non la Bible). Je vous réponds que l’interprétation de ce verset par les Jalalein dit qu’il a été inspiré à propos d’un groupe venu d’Éthiopie et converti à l’Islam. Or nous savons que les habitants de l’Éthiopie étaient des Coptes, des Chrétiens, et leur Livre était donc la Bible. Le fait qu’ils soient devenus musulmans, c’est-à-dire qu’ils aient reconnu Muhammad comme prophète de Dieu, est une preuve qu’ils n’étaient pas encore musulmans, amis du prophète, et que par conséquent le Livre en question est bien la Bible. Par ailleurs, le Coran n’avait pas encore été groupé en un livre. Ceci n’a été fait que bien plus tard, sous Osman Ibn Affan. C’est pour cela que moi et d’autres avons une opinion bien différente de celle de Katada et suivons l’avis des Jalalein.

5) Vous affirmez que l’interprétation du verset coranique suivant: «Vous ne pourrez jamais être équitables envers vos femmes même si vous y veillez» est la suivante: «Être équitable ici, signifie le penchant du coeur». Je réponds: Soit! Mais Dieu dit quand même: «Si vous craignez d’être injustes du point de vue affectif, le penchant du coeur, il faut une seule épouse» et puis Dieu ajoute: «Vous ne pourrez jamais être équitables envers vos femmes même si vous y veillez». Il ne faut donc prendre qu’une seule femme. Ajoutez à cela qu’il est plus facile d’être juste et équitable dans les choses matérielles que dans le domaine affectif. Si l’interprétation exacte était le penchant du coeur, à plus forte raison faut-il n’épouser qu’une seule femme, car l’affection – pour les gens spirituels, non pour les sensuels – est plus forte et plus importante que la matière.

Une jurisprudence (Fatwa) du ministre égyptien des affaires religieuses (Wakf), le Dr El Ahmadi Aboul Nour, publiée dans le journal «Aliwaa» du 20 Décembre 1985 consolide encore ma conviction. Il écrit, en effet: «Certains s’imaginent que lorsque Dieu leur a donné une largesse financière, il leur est permis d’épouser une seconde femme, surtout s’il y a eu avec la première une répulsion ou des divisions. Nous pouvons dire que lorsqu’il n’y a pas de justification acceptable à la polygamie, celle-ci devient défendue et constitue un péché». Le Dr Aboul Nour mentionne les raisons «de troubles et de zizanies, qui remplacent le calme et la stabilité et sèment la haine et la dureté» dans le second mariage. Il cite comme exemple vivant celui d’un employé qui, après son second mariage, a négligé sa première famille. Celle-ci s’est effondrée et lui de même. Ce n’est qu’un des nombreux exemples du mal dû au deuxième mariage.

Si telle est la condition du deuxième mariage qui, selon la décision de ce ministre, – qui fait autorité dans un des plus grands pays musulman – est défendue et constitue un péché, que dire alors du troisième et du quatre mariage? J’en conclus que le plus odieux des «permissibles» pour Dieu, après le divorce, est la polygamie.

Pour justifier la polygamie, vous vous référez aux nombreuses épouses du prophète Muhammad. Or celles-ci, comme vous le savez, étaient plus nombreuses que quatre et dépassaient donc le nombre limité par le Coran. Votre argumentation sur ce point n’est pas convaincante, car les mariages du prophète avaient pour but d’unifier les tribus opposées et de les réconcilier par la parenté matrimoniale. Ils n’étaient pas dus à une séduction ou un penchant du coeur. Et ce que Dieu a permis à Muhammad, son prophète et le nôtre, il ne le permet pas à tous les hommes, car il n’y a plus de raison valable aujourd’hui à cela. Les versets coraniques eux-mêmes nous éclairent et jugent entre vous et moi.

6) Vous dites à mon propos: «Il a encore parlé de la vision de Dieu en ce monde. Cette question est controversée par les savants. Ce que nous penchons à croire, je dirais même: ce que nous préférons croire, c’est que la vision de Dieu est défendue en ce monde». Ma réponse est que les opinions des «savants», comme vous le savez, ne m’intéressent pas car je ne désire pas philosopher autour d’un sujet tranché par l’inspiration divine et par les prophètes, très simplement. Dans mon précédent article, j’ai intentionnellement mentionné la parole du prophète Muhammad dans l’interprétation des Jalalein du premier verset du chapitre «le Voyage Nocturne» où il dit: «J’ai vu mon Dieu».

Je fais confiance à l’expérience des prophètes sans écouter les savants et les philosophes qui veulent m’empêcher de voir Dieu. Je déploie donc les ailes et m’envole pour répondre à l’appel adressé par Dieu et ses prophètes aux coeurs purs, leur demandant de s’élever et de sublimer leurs pensées au-delà de la matière et de la logique restreinte des hommes. J’escalade les sommets afin de pouvoir contempler mon Dieu, aidé par sa sainte et toute puissante grâce.

Je mentionne ici un exemple pour clarifier ma pensée: Il s’agit d’un dialogue entre un aveugle et un clairvoyant. Le voyant dit à l’aveugle: «Regarde comme le soleil est beau à son lever!» L’aveugle répond: «Non, personne ne peut voir le soleil». Le voyant reprend: «Mais si! Je le vois!». Et l’aveugle: «Mais non, personne ne le voit!». Je dis que les deux ont raison. Le clairvoyant voit et s’en réjouit; et l’aveugle ne voit pas. L’important est de mettre, si possible, la paix entre les deux, laissant le voyant se réjouir de sa vision et en priant pour la guérison de l’aveugle.

Par cet exemple, je ne veux porter atteinte à personne, croyez-moi. Je le cite, étant obligé de clarifier ma réponse, et le fais avec grand amour, non pour confondre. Mon but n’est pas d’offenser, mais de témoigner pour une vérité. Aussi, ni dans ma réponse actuelle, ni dans la première, je n’ai eu l’intention de blesser qui que ce soit, comme vous m’en accusez. Oui, j’ai essayé de témoigner, et avec fermeté, mais avec grand respect, en faveur de l’unité de l’Inspiration Divine pour honorer Dieu avant de plaire aux hommes. Je désire, toutefois, m’excuser d’avance auprès de ceux qui se sentiront visés par l’exemple donné, répétant encore que telle n’est pas mon intention. Mais je crois aux prophètes et en ce que Dieu leur a révélé et je déploie tout mon effort pour inviter les croyants à s’élever vers les plus hauts sommets de l’Esprit, afin d’être en compagnie du Créateur, comme l’ont fait beaucoup de croyants et de mystiques – Chrétiens et Musulmans – dont le mystique musulman El Hallaj.

7) Vous prétendez avoir répondu en détail dans la revue à la question de l’unité de l’Inspiration Divine. Mais vous ne l’avez pas du tout fait. De même, vous évitez de répondre à mes remarques sur le prétendu évangile de Barnabé que vous avez mentionné et que j’ai démontré être un faux; vous avez encore évité de répondre au sujet de l’impossibilité d’annuler la «loi» de Jésus, qui n’a pas d’autre loi que celle de l’amour et de la justice, non de culte et de tradition matérielle qu’il faut annuler.

8) Dans votre cinquième réponse à mon livre vous prenez la défense du Coran et parlez longuement de sa grandeur, de son influence sur la langue arabe et du style impeccable du prophète Muhammad. Vous présentez tout cela en laissant croire au lecteur que je n’en suis pas convaincu. Pourtant, je n’ai jamais abordé ces sujets dans mon livre, croyant fermement au fait miraculeux du Coran, à son génie littéraire et spirituel, convaincu qu’il a vraiment été inspiré à notre cher prophète Muhammad. Ma foi en cela est totale. Or, voici que vous présentez ces sujets dans le cadre de votre réponse à mon livre, comme si je n’y croyais pas. Vous avez donc intentionnellement poursuivi votre détermination à défigurer le contenu de mon livre.

9) Quant aux quelques exemples que vous avez cités dans votre cinquième réponse sur la question de la Table Céleste (l’Eucharistie), ils signifient simplement que les efforts d’interprétation se poursuivent toujours. Ne découvriront la vérité sur cette «Table Céleste» que ceux qui s’humilient et demandent à l’Évangile son vrai sens car, comme vous le dites (p 95 de votre 5e réponse): «L’opinion générale à propos de cette Table est qu’elle est descendue du Ciel avec, au-dessus, une nourriture consommable dont Dieu seul connaît l’essence». Dieu en a défini l’essence dans les Évangiles de Jean au chapitre 6,51-63, de Matthieu au chapitre 26,26-29, de Luc 22,19-20 et de Marc 14,22-25 ainsi que dans la première lettre de Paul aux Corinthiens: 1 Corinthiens 11,17-33. Pourtant certains n’y croient pas et la refusent, comme l’ont refusée les Juifs autrefois et bien d’autres, aujourd’hui encore. J’ai expliqué le sens de cette Table céleste dans mon livre (paragraphe 4.3).

10) Vous réitérez dans votre cinquième réponse l’appel du Coran qui invite «les gens du Livre à une parole d’entente entre nous et vous, que nous n’adorions que Dieu, ne Lui associons aucune chose, et que nous ne nous rendions pas seigneurs les uns par rapport aux autres, à la place de Dieu» (Coran III; Famille d’Imran,64). Remarquez que le Coran, sachant que les gens de la Bible n’associent «personne» à Dieu, leur demande de ne pas associé une autre «chose» (comme l’argent, par exemple). Nous avons répondu à cette noble invitation, mes compagnons et moi-même, et nous avons trouvé la parole commune d’entente entre les Musulmans et les Chrétiens sincères, non les autres. Nous nous sommes soumis (islamisés), non seulement à Dieu, mais aussi à tous les Livres inspirés, comme le commande le Coran en disant: «Les fidèles croient en Dieu, à ses anges, à ses Livres (au pluriel)» (Coran II; la Génisse,285).

Nous croyons en la Torah, à l’Évangile et au Coran.

À mon avis, vous avez bien raison de dire: «Le monothéisme de certaines personnes est un monothéisme éloigné du Dieu unique et teinté de polythéisme, car Dieu dit: ‘La plupart ne croit en Dieu qu’en demeurant polythéiste’» (Coran XII; Joseph,106). Je suis de cet avis, moi aussi, car il y en a beaucoup qui croient en Dieu, mais Lui associent beaucoup d’autres «choses» comme l’argent, la gloire et les plaisirs, comme je le mentionne dans mon livre. Il y en a d’autres qui prétendent croire au monothéisme, mais associent à Dieu l’adoration de leur propre mental, refusant les Livres inspirés par Dieu pour notre salut, car leur mentalité matérialiste étroite est incapable de s’élever afin de comprendre la sublimité de leur contenu spirituel. Incapables de comprendre ces Saintes Écritures, ils les calomnient et les traitent de falsifiées. Que Dieu nous aide à semer la paix, même entre ennemis.

(Pierre termine en demandant à la revue de bien vouloir publier l’ensemble de ses réponses au Cheikh KR afin d’être juste et équitable).

Pierre

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