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Le cours biblique

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Leçon 6 – Le Lévitique – Les Nombres – Le Deutéronome

Avec cette leçon nous terminons les trois derniers livres de la Torah, ou Pentateuque, appelés aussi la «Loi» par les Juifs. Le livre de l’Exode a rapporté l’histoire de la sortie des Israélites d’Égypte. Ces trois derniers livres de la Loi se terminent juste avant leur entrée en Palestine avec la mort de Moïse.

Le Lévitique

Ce livre est indigeste et dépassé. Il faut toutefois le connaître pour acquérir une bonne formation biblique, mais sans s’arrêter aux rites étranges qui y sont prescrits. Tout cela est bien dépassé aujourd’hui. Lis ce livre sans t’attarder, puis reprends la lecture du cours.

Le Lévitique a été écrit par les scribes et prêtres lévites, d’où son nom. Il interrompt le récit des événements de l’Exode en présentant un ensemble de rites prescrits par les prêtres et dans leur intérêt. Pour donner du poids à ces rites, les prêtres les attribuent à Dieu. C’est Lui qui aurait demandé à Moïse et à Aaron d’appliquer le rituel des sacrifices (Lévitique 1-7), le cérémonial d’investiture des prêtres et les avantages matériels qui leur reviennent (Lévitique 8-10), les règles relatives au pur et à l’impur, etc.

Il faut, pour saisir le fond du Lévitique, garder en tête que ce sont des prêtres qui écrivent pour sauvegarder leurs intérêts matériels et leur hégémonie spirituelle et psychologique sur la communauté. Cette attitude se constate aujourd’hui dans tous les clergés qui monopolisent, au nom de Dieu, «l’économie» spirituelle.

Les chapitres 1-7 étalent la variété des produits offerts «à Dieu», c’est-à-dire au prêtre. On y distingue:

Les sacrifices d’animaux qui sont offerts soit en holocauste (la victime est complètement consumée par le feu, rien ne revenant au prêtre) soit pour le péché (les prêtres prélèvent des parties de la victime pour eux), ou encore en louanges ou communion pour accomplir un vœu (la chair de la victime revient bien sûr au prêtre sacrificateur et la graisse est brûlée pour Dieu…).

L’oblation consiste à offrir une poignée des produits du sol à Dieu mais le reste «revient à Aaron et à ses fils, part très sainte des mets de Yahvé» (Lévitique 2,1-3). On distinguait parmi les offrandes les choses saintes, et les choses très saintes. Ces dernières purifient tous ceux qui les touchent (Exode 29,37).

J’ai déjà signalé que le prophète Jérémie avait dénoncé ces pratiques frauduleuses comme n’étant pas prescrites par Dieu mais par les scribes (Jérémie 7,22). D’autres prophètes aussi signalèrent leur inutilité (Osée 6,6 / Amos 5,21-24). Le psaume 51,18-19 dit encore: «O Dieu, tu ne prendrais aucun plaisir au sacrifice… Le sacrifice à Dieu, c’est un esprit brisé (par le repentir), d’un cœur broyé, Dieu n’a point de mépris». Et Jésus rappelle encore que Dieu «désire la miséricorde, non le sacrifice (d’animaux)» (Matthieu 12,7).

Les chapitres 8-10 parlent des rites d’investiture des prêtres. Ces cérémonials, antiques et ridicules, sont inspirés du paganisme (égyptien surtout) et sont imprégnés de gestes superstitieux. Ils n’ont rien de divin. Le vêtement d’un prêtre est intérieur et, à l’ère apocalyptique, nous sommes tous appelés à être prêtres par la foi et la compassion… sans rites théâtraux d’investiture (Apocalypse 1,6 / 5,9-10).

Les chapitres 11-27 exposent en détail minutieux diverses recommandations cultuelles. Entre autres, ce qui, aux yeux des scribes et des prêtres lévites, est pur ou impur, mettant en garde contre la violation du sabbat (Lévitique 19,2 / 19,30 / 26,2). Ceci avait déjà été prescrit dans Exode 20,8-11 / 35,1-3. Les croyants étaient surchargés par quantité de préceptes attribués faussement à Dieu. Toutes ces lois n’ont rien de sanctifiant ni de salutaire. Bien au contraire, comme le révélèrent les prophètes d’abord, Jésus et ses Apôtres ensuite, elles sont une entrave dangereuse pour l’évolution spirituelle. Ils font trébucher ceux qui les pratiquent, «des préceptes pris un peu par ci un peu par là, afin qu’en marchant ils tombent à la renverse et se brisent» sous le poids des lois, comme s’exprime Isaïe (Isaïe 28,13). Jésus aussi mit en garde contre les scribes et le clergé qui «lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens…» (Matthieu 23,4). Rien de ce qu’on mange ne souille l’homme avait encore enseigné Jésus; et cela avait choqué les Juifs (Matthieu 15,10-12).

La mise en garde contre la violation du sabbat est solennellement répétée dans les livres de la Loi. En cas d’infraction, le châtiment est la lapidation à mort (Exode 35,1-3). Le livre des Nombres rapporte le cas d’un homme qui osa ramasser du bois un samedi. Il fut simplement lapidé (Nombres 15,32-36). L’évangile révèle que les Juifs se mirent en furie contre les Apôtres qui cueillaient des épis le samedi (Matthieu 12,1-8). Jésus fut encore persécuté parce qu’il opérait des guérisons le sabbat (Jean 5,16-18). Pour les fanatiques, cela représentait du travail, donc la peine de mort. Ils furent encore plus irrités contre Lui en l’entendant dire qu’Il était «maître du sabbat» (Matthieu 12,8) et que «le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat» (Marc 2,27).

Moïse ne put donner de Dieu la juste image. Par les meurtres qu’il décréta au nom de Yahvé, il défigura le vrai Visage du Créateur. Par la suite, scribes et prêtres ternirent encore plus le divin Visage. Ils ne comprirent pas son Esprit.

Connaître Dieu c’est comprendre Dieu. Seul Jésus nous révéla le vrai Visage du Père. Par Lui seul nous parvenons à la pénétration de l’Esprit divin totalement opposé à l’esprit de la Loi (Torah).

Dieu est le Père de toutes les races. Il ouvre ses bras à tous les hommes au cœur pur, non aux seuls Israélites. C’est pourquoi Jean écrit: «La Loi fut donnée par l’intermédiaire de Moïse; la grâce et la vérité nous sont venues par Jésus, le Messie. Nul n’a jamais vu Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, Lui, l’a fait connaître» (Jean 1,17-18). Moïse n’a donc ni vu ni compris Dieu. Autrement il n’aurait pas prescrit des assassinats en son Nom. La Loi qu’il prescrivit n’était pas inspirée par Dieu.

Est-ce Moïse qui, au Saint Nom, prescrivit toute cette Loi ou sont-ce les scribes et les prêtres? Moïse y est certainement pour une part, le reste ayant été ajouté par les scribes et les prêtres lévites. Et les deux parts sont énormes, terriblement graves. Et graves en sont les conséquences le long des siècles. Jusqu’à nos jours…

Le livre des Actes des Apôtres rapporte les luttes amères menées par les Apôtres pour démontrer la vanité de la Loi. Paul, dans ses lettres aux Romains et aux Galates, explique que le salut s’obtient par la foi en Jésus, la Loi n’étant plus que lettre morte inefficace pour la vie Éternelle (lire Romains 3,28-30 / Galates 3,10-24 / Ephésiens 2,14-16 / Hébreux 10,10).

Le livre des Lévitiques contient certains enseignements de valeur actuelle qui font partie de l’or enfoui dans les livres de l’Ancien Testament.

Le spiritisme

Cette pratique néfaste est une tentative humaine de contacter l’Au-delà par des moyens matériels divers. Elle fut condamnée: «Ne pratiquez ni divinations, ni incantations (Lévitique 19,26)… Celui qui s’adressera aux spectres et aux devins, Je me tournerai contre cet homme (Lévitique 20,6)… L’homme ou la femme nécromants ou devins seront mis à mort» (Lévitique 20,27). Ceci démontre que le spiritisme était pratiqué de longue date comme en témoigne encore, plus loin dans la Bible, l’histoire du roi Saül avec la nécromancienne qui invoqua pour lui Samuel (1 Samuel 28).

Répandu à travers le monde encore aujourd’hui, le spiritisme égare un grand nombre. La condamnation biblique explicite de cette pratique demeurera toujours valable, car l’on y invoque de bons esprits (des anges, des saints), mais ce sont des esprits malins qui se présentent, des esprits ou des âmes attachés à la terre. Dieu n’intervient pas car les adeptes qui s’y adonnent n’ont pas, le plus souvent, la soif du spirituel ni le désir profond de chercher la Vérité divine afin de s’y soumettre. Ils recherchent des réponses d’ordre temporel, affectif ou économique. Ou encore ils posent des questions de curiosité concernant les intimités d’autrui. C’est la raison pour laquelle Dieu s’en désintéresse et permet à de mauvais esprits d’intervenir dans ces séances, des esprits qui, selon St Pierre, «rôdent dans le monde cherchant qui dévorer» (1 Pierre 5,8).

Par contre, il arrive que Dieu prenne Lui-même l’initiative de contacter les personnes de son choix qu’Il voit assoiffées de Lumière et de Vérité. Il se manifeste à ces cœurs qui désirent sincèrement Le connaître, disposés à tout renoncement pour Le suivre. Dans ces cas, le résultat est toujours salutaire car l’intervention vient de la part de Dieu, non de l’homme et pour des raisons d’intérêt toujours spirituel, non matériel. Ce contact céleste s’opère soit par Dieu Lui-même, soit à travers un de ses envoyés (des anges ou des saints).

Dieu ou ses envoyés se manifestent en songes, en visions (Joël 3,1-2), ou même à l’état d’éveil total: les apparitions du Christ ressuscité à ses Apôtres (Luc 24) et de la Vierge Marie à Lourdes, La Salette et Fatima.

La Bible est riche en interventions divines, en songes, en visions et en apparitions. Le message céleste peut être communiqué dans un style symbolique ou clair.

En songes (durant le sommeil): les songes de Joseph (Genèse 37,5-), de l’échanson et du panetier (Genèse 40,5-), du pharaon (Genèse 41,1-), de Nabuchodonosor (Daniel 2,1-), de Daniel (Daniel 7,1-), de Joseph, l’époux de Marie (Matthieu 1,20 / 2,13-22), de l’épouse de Pilate (Matthieu 27,19).

En visions (durant le sommeil ou à l’état de demi-conscience): Abraham (Genèse 15,1), Samuel (1 Samuel 3), le centurion et Pierre (Actes 10), Jean pour l’Apocalypse, les visions d’Isaïe (Isaïe 6) etc.

En apparitions (à l’état d’éveil): Abraham (Genèse 18), Zacharie (Luc 1,11), la Vierge Marie (Luc 1,26), les Apôtres (Luc 24 / Jean 20 / Jean 21 / Actes 1,3-9), Paul (Actes 9) etc.

Par ailleurs, les apparitions de la Vierge Marie à La Salette, à Lourdes et à Fatima etc. sont des signes bibliques de la fin des temps annoncés par Jésus: «Il y aura dans le ciel de grands signes» (Luc 21,11), «un signe grandiose apparut au ciel: une femme…» (Apocalypse 12,1-).

Méditation inspirée du livre de Job: pour redresser l’homme «Dieu lui parle d’une façon et puis d’une autre, sans qu’on y prête attention… Par des songes, par des visions nocturnes… pour le détourner de ses œuvres et mettre fin à son orgueil, pour préserver son âme de la fosse… etc.» (Job 33,14-18). Telles sont les raisons pour lesquelles Dieu contacte l’homme.

Par ailleurs, Jésus avait promis de se manifester à ceux qui l’aiment: «…celui qui m’aime sera aimé de mon Père et je l’aimerai et me manifesterai à lui…Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et ferons chez lui notre demeure» (Jean 14,21-23).

Si donc Dieu veut se manifester à nous, pourquoi ne nous mettons-nous pas dans les dispositions qu’Il exige? Pourquoi certains font-ils appel à des esprits quand l’Esprit-Saint nous demande de faire appel à Lui? Pourquoi aller chez des serviteurs incertains quand le Maître nous appelle?

Si l’invocation des esprits est condamnée, l’invocation du Saint-Esprit, par contre, est recommandée. Il faut contacter Dieu pour des raisons surnaturelles. Ce lien divino-humain est une nécessité inscrite dans la nature humaine, une soif que certains ont étouffée, la remplaçant par le spiritisme qui n’est qu’un «ersatz» dangereux de la réalité, une «fausse monnaie» que les âmes avisées reconnaissent et ne sauraient échanger contre le trésor céleste qu’est la manifestation de Dieu et de son Messie, Jésus, en nous.

Nous pouvons par le recueillement et la prière contacter nos pieux défunts. Nous pouvons avoir recours à eux afin d’obtenir leur soutien dans le combat spirituel quotidien. Les âmes des saints et les esprits des anges brûlent du désir de nous contacter pour nous soutenir spirituellement. Sainte Thérèse de Lisieux disait: «Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre». Aussi nous faut-il être réceptifs aux sollicitations célestes. C’est l’opposé du spiritisme. Croyons à la puissance d’intercession des âmes célestes et à leur complicité.

L’homosexualité

Elle est explicitement condamnée. Ceci démontre que cette déviation sexuelle est antique comme cela se constate dans l’histoire de Sodome et Gomorrhe (Genèse 18,20 – 19,25).

«Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination» (Lévitique 18,22).

«L’homme qui couche avec un homme comme on couche avec une femme, c’est une abomination… etc.» (Lévitique 20,13).

Dans sa lettre aux Romains, Paul reprend cette condamnation, l’appliquant encore aux relations sexuelles entre femmes: «… Aussi Dieu les a-t-il livrés à des passions avilissantes, car leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature. Pareillement les hommes…etc.» (Romains 1,24-32).

En ce XXe siècle qu’est le nôtre, des mouvements de soutien à l’homosexualité se sont levés, réclamant, au nom de la liberté (?), que soit admise comme naturelle et normale, cette pratique que la nature répugne et rejette comme contraire à son élan vital et évolutif vers la sublimation. Avec Paul nous rappelons que ces «passions avilissantes sont des rapports contre nature» (Romains 1,26). Nous ne pouvons pas considérer naturel ce qui est contre nature, car avec Isaïe, nous proclamons: «malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres» (Isaïe 5,20).

Au nom du Créateur, au nom de la liberté réelle et responsable, au nom de la nature et de sa grandeur, nous blâmons ceux qui soutiennent un prétendu droit naturel, voire moral, à l’homosexualité. Certains «religieux» dits chrétiens ont été jusqu’à «marier» des homosexuels, oubliant que la Bible dénonce et condamne ces pratiques et «ceux qui approuvent ceux qui les commettent» (Romains 1,32).

L’inceste

Cette déviation sexuelle, sous toutes ses formes, est connue dès l’antiquité. Le «complexe d’Oedipe» n’est pas l’apanage des temps modernes comme en témoigne le Lévitique: «Tu ne découvriras pas la nudité de ta mère. C’est ta mère, tu ne découvriras pas sa nudité» (Lévitique 18,7).

L’inceste paternel n’est pas explicitement mentionné. Mais cette carie morale, si souvent à l’œuvre dans les familles avec les destructions psychologiques qu’elle comporte, est indirectement et implicitement dénoncée puisqu’il est commandé: «Aucun de vous ne s’approchera de sa proche parente pour en découvrir la nudité» (Lévitique 18,6). S’il faut s’éloigner des «proches parentes» à plus forte raison le faut-il de sa propre fille, d’autant plus qu’il est encore explicité que «tu ne découvriras pas la nudité de la fille de ton fils, ni celle de la fille de ta fille» (Lévitique 18,10).

L’inceste fraternel, autre pratique sournoise qui ronge secrètement des millions de victimes, est condamné: «Tu ne découvriras pas la nudité de ta sœur, qu’elle soit fille de ton père, ou fille de ta mère (demi-sœur)» (Lévitique 18,9). Pareilles déviations furent toutes condamnées par le Lévitique à cause de leur pratique au sein de la communauté israélite, comme en témoigne l’histoire d’Amnon et de sa demi-sœur Tamar (2 Samuel 13), ainsi que celle de Ruben avec la concubine de son père Jacob (Genèse 35,22).

L’inceste fraternel s’étendait à l’épouse du frère: «Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère» (Lévitique 18,16). C’est fort de ce principe hautement moral que Jean-Baptiste condamnait le roi Hérode (Matthieu 14,3-4).

Les sacrifices humains

Ce culte païen était largement pratiqué au sein de la communauté israélite pourtant monothéiste: «Les fils de Juda ont fait ce qui me déplaît – oracle de Yahvé – …Ils ont construit le haut lieu de Tophet dans la vallée de Ben-Yinnom, pour brûler leurs fils et leurs filles (à Baal), ce que Je n’avais point prescrit, à quoi Je n’avais jamais songé», déclare Dieu par Jérémie (Jérémie 7,30-31 / 19,5 / 32,34).

Les sacrifices humains sont explicitement mentionnés dans 1 Rois 16,34: «Hiel de Béthel rebâtit Jéricho au prix de (c’est-à-dire en sacrifiant) son premier-né Abiram et de son dernier-né Ségub». Le roi Achaz lui-même «fit passer son fils par le feu» pour conjurer le sort (2 Rois 16,3).

C’est dans un tel climat de paganisme que les prêtres lévites prescrivirent dans le Lévitique: «Tu ne livreras pas de tes enfants à faire passer (par le feu) à Molek…» (Lévitique 18,21), «Quiconque, enfant d’Israël ou étranger résidant en Israël (les Palestiniens étaient considérés comme étrangers), livre de ses fils à Molek devra mourir» (Lévitique 20,1-5).

On constate avec regret que les Israélites se laissèrent contaminer par les coutumes païennes au lieu d’éclairer les autres par la foi au Dieu unique.

Les empêchements au sacerdoce juif

Les tares physiques étaient et sont encore un empêchement au sacerdoce lévite: «Nul de tes descendants, à quelque génération que ce soit, ne s’approchera pour offrir l’aliment de son Dieu s’il a une infirmité… que ce soit un aveugle ou un boiteux, un homme défiguré ou déformé, un bossu…etc. Celui qui a une infirmité ne s’approchera pas de l’autel: il a une infirmité et ne doit pas profaner mes objets…» (Lévitique 21,16-24).

La loi mosaïque confond entre infirmité corporelle et souillure morale. Les handicapés ne souillent pas les objets du culte. L’homme souillé c’est le pécheur. Mais si le pécheur se repent, il est purifié par la grâce divine. La grâce est plus puissante que la souillure et, selon la parole de Paul: «Là où le péché abonde, la grâce surabonde» (Romains 5,20).

Les empêchements physiques au sacerdoce lévite ont été adoptés par les églises chrétiennes. Celles-ci refusent d’ordonner prêtres les handicapés physiques sains d’esprit. Par surcroît, elles dénient aux prêtres le droit au mariage. Ce faisant, elles considèrent l’union matrimoniale comme une souillure. Or, le mariage est un sacrement qui purifie l’âme.

L’empêchement au mariage des prêtres tombe sous une condamnation divine révélée par St Paul dans 1 Timothée 4,1-3. Le sexe féminin est encore, en soi, un empêchement au sacerdoce lévite. Les hommes d’église sont attachés à ces préceptes humains, mais n’hésitent pas, hélas, à ordonner prêtre des déformés psychologiques, des infirmes moraux et des amputés d’amour, sans cœur ni compassion pour les hommes. Les paroles de Jésus adressées autrefois aux Pharisiens sont applicables aujourd’hui aux clergés chrétiens de tous bords dont les cultes sont tout aussi vains que ceux de leurs prédécesseurs lévites (voir Matthieu 15,1-20).

Le sacerdoce apocalyptique échappe heureusement à toutes ces considérations judéo-chrétiennes. Le Christ, vivant parmi nous (Emmanuel), nous a choisi lui-même comme prémices de son nouveau peuple-prêtre. Tous ceux qui «lui ouvrent la porte pour souper avec lui» (Apocalypse 3,20) font partie de ce peuple sacerdotal. Les infirmes corporels peuvent en faire partie, s’ils le veulent, formant ainsi le Temple Apocalyptique vivant, invisible aux hommes. Ce Temple divin est dépourvu d’infirmités et de tares spirituelles car «rien de souillé ne pourra y pénétrer, ni ceux qui commettent l’abomination et le mal, mais seulement ceux qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau» (Apocalypse 21,27). Y sont inscrits ceux qui auront reconnu et combattu la bête apocalyptique (Apocalypse 13,18 / 13,8 / 20,12).

Dans la parabole du festin nuptial, Jésus dit à ses serviteurs: «La noce est prête, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux départs des chemins et conviez aux noces tous ceux que vous pourrez trouver» (Matthieu 22,7-10). En cette fin des temps, les serviteurs de Jésus (que nous sommes) ont réalisé – avec amertume et tristesse – combien sont indignes les soi-disant prêtres ecclésiastiques. Pionniers de l’Alliance apocalyptique, nous avons été cueillis aux départs des chemins. Nous étions au carrefour des voies qui mènent à la vie surnaturelle, à la recherche d’un débouché. La main de Dieu nous saisit là, pour une nouvelle naissance. Pionniers d’un nouveau cheminement, nous avons entamé l’édification du «Ciel nouveau et de la Terre nouvelle» vus par Pierre (2 Pierre 3,13) et Jean (Apocalypse 21,1). Avec nous, Jésus entraîne «les pauvres, les boiteux, les estropiés et les aveugles» selon le monde (Luc 14,21) pour confondre ceux qui rejettent ces «infirmes» de leur sacerdoce humain inefficace pour le salut de l’âme. Et comme signe de notre nouveau départ vers la construction de la nouvelle société divine sur terre, les femmes font, avec les «infirmes», partie du Sacerdoce de Jésus, conscients que nous sommes du fait que «dans le Royaume de Dieu, il n’y a ni homme ni femme» (Galates 3,28).

D’après la loi mosaïque, Jésus, n’étant pas de la tribu de Lévi, n’est pas considéré prêtre (Hébreux 8,4). Par contre, selon l’Esprit divin, il est «le Grand Prêtre» de la Nouvelle Alliance (Hébreux 4,14 à 5,10 / 9,11 etc.). De même vous autres, hommes et femmes Apôtres et prêtres de l’Alliance Apocalyptique, vous n’êtes pas reconnus prêtres de Dieu par la synagogue ni par l’Église. Mais d’après l’Esprit divin vous êtes bel et bien la «royauté de prêtres» fondée par Jésus «pour son Dieu et Père», qui est aussi notre Père (Apocalypse 1,5-6).

Le Sacerdoce apocalyptique ne connaît qu’un seul empêchement: la souillure de l’âme par la mauvaise foi (Apocalypse 21,27). Mais l’infirmité corporelle n’est pas un empêchement.

Heureux et saints ceux qui participent à la première résurrection! Ils seront «prêtres de Dieu et du Christ» (Apocalypse 20,6). La conclusion logique de notre foi est que nous sommes de ces prêtres. Notre foi au message apocalyptique est le témoin et la garantie de notre participation à la première résurrection et, par suite, au sacerdoce de Dieu et de son Christ, Jésus. Un témoignage et une garantie se trouvent encore dans ces paroles de Paul: «Vous qui étiez morts du fait de vos fautes, Dieu vous a fait revivre avec Jésus. Avec lui vous êtes ressuscités (première résurrection) par votre foi…» (Colossiens 2,12-13). Les morts que nous étions, ont entendu la voix du Fils de Dieu et repris vie (Jean 5,25). Nous avons entendu cette voix divine une première fois dans l’Évangile pour nous révéler le visage du Christ, et une deuxième fois dans l’Apocalypse pour révéler le visage de l’Antichrist. Et nous avons cru à l’une et à l’autre voix! Et cette foi nous a transformés, sur le champ, de morts en prêtres vivants, comme Lazare sortant de sa tombe à la voix du Fils de l’homme (Jean 11). La foudre divine vivifiante s’est abattue sur nous pour nous ressusciter et, le temps d’un éclair, nous avons repris vie: «comme l’éclair,… tel sera le Retour du Fils de l’homme» (Matthieu 24,27), cet éclair «qui part de l’Orient pour briller jusqu’en Occident lancé par l’Ange qui monte de l’Orient» (Apocalypse 7,2).

Prêtres, nous le sommes pour préparer ce retour de Jésus en l’annonçant… à nous-même d’abord et en accueillant ce grand «Revenant» en nous, pour qu’Il nous lance du carrefour, des départs des chemins où nous sommes, vers là où Il nous destine pour «tirer les marrons du feu», sauvant ce qui peut être encore sauvé de cette misérable humanité.

«Soyez semblables à des gens qui attendent leur Maître à son retour de noces, afin de lui ouvrir dès qu’il viendra et frappera. Heureux ces serviteurs… En vérité je vous le dis, il se ceindra, les fera mettre à table et, passant de l’un à l’autre, il les servira» (Luc 12,36-37). Je confirme ces paroles du Christ en disant: «Heureux sont-ils ceux qui lui ont ouvert la porte avec empressement, amour et simplicité, sans s’encombrer de rites en ces temps apocalyptiques du XXe siècle. Il nous a tous mis à sa Table, pour souper nous près de Lui et Lui près de nous» (Apocalypse 3,20). L’Apocalypse confirme ainsi ce qu’avait déjà annoncé l’Évangile. Tout tourne autour du sacerdoce apocalyptique dont le niveau spirituel ne peut se comparer aux sacerdoces lévitique et ecclésiastique… tous deux loin du cœur des vrais croyants qui soupent intimement, sans culte théâtral, avec l’Époux.

Prêtres nous le sommes, mais notre sacerdoce est caché au monde car «notre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu» (Colossiens 3,3), et avec le Christ en nous. Car «l’Astre du matin» s’est déjà levé, radieux, dans nos cœurs réchauffés par son éclat divin qui, comme «l’éclair», a rendu la vie à nos âmes meurtries (2 Pierre 1,19 / Apocalypse 2,28 / 22,16).

La justice

Le Lévitique n’a pas négligé les principes de la justice sociale. Toutefois, c’est une justice toute relative et vise à privilégier les Juifs au détriment d’autrui, les plaçant au-dessus des autres nations. La Justice divine, par contre, place tous les hommes, toutes les nations, toutes les races au même niveau.

Il est vrai qu’il est dit: «Tu n’exploiteras pas ton prochain… Le salaire de l’ouvrier ne demeurera pas avec toi jusqu’au lendemain matin» (Lévitique 19,13). Qui est le prochain? La question est là.

Le Juif, d’après le Lévitique, doit avoir un égard spécial envers son prochain Juif comme lui, les autres habitants du pays (les Palestiniens), étant considérés «étrangers» ou citoyens de seconde classe, comme c’est le cas aujourd’hui encore en Israël: «Tu n’iras pas diffamer les tiens et tu ne mettras pas en cause le sang de ton prochain (juif). Tu n’auras pas de haine dans ton cœur pour ton frère (juif)… Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Lévitique 19,16-18). Ce «prochain» est le Juif; les non-Juifs (les Palestiniens et les «goyims») étant considérés étrangers.

Il existe pourtant un seul verset en faveur de l’étranger: «Si un étranger réside avec vous dans votre pays, vous ne le molesterez pas. L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même…» (Lévitique 19,33-34). Il y a lieu de souligner que l’étranger en question n’est autre que l’habitant originel du pays, exproprié par les colons juifs.

Les prophètes juifs s’insurgèrent contre le chauvinisme de leurs co-religionnaires. Ils dénoncèrent les vexations injustifiées contre l’étranger, proclamant que la vraie justice était «de ne pas maltraiter les étrangers, l’orphelin et la veuve…» (Jérémie 22,3). Ézéchiel dit encore: «Le pays a multiplié la violence…, il a maltraité les étrangers sans aucun droit» (Ézéchiel 22,29). Cela s’applique encore à l’Israël moderne qui prive les Palestiniens de leurs droits élémentaires.

Jésus s’était soulevé, lui aussi contre les injustices israéliennes: «Vous avez appris qu’il a été dit: tu aimeras ton prochain (juif) et tu haïras ton ennemi (tout non juif; précepte mentionné dans la tradition talmudique, non dans la Bible). Mais Moi je vous dis: Aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs (aujourd’hui appelés ‘terroristes’: aimez-les car ce sont eux qui ont raison, non vous!…) si vous réservez vos saluts à vos frères (juifs), que faites-vous d’extraordinaire? Les païens n’en font-ils pas autant?» (Matthieu 5,43-47). Le Christ adressait ses paroles à toutes les foules fanatiques, mais non à ses disciples: «Je vous le dis à vous qui m’écoutez: Aimez vos ennemis…etc.» (Luc 6,27). Or, ceux qui L’écoutaient étaient des nationalistes désireux de Le proclamer roi politique d’Israël (voir Jean 6,15). Ils ne comprirent pas son «pacifisme» à l’égard des étrangers, les non-juifs habitant en Palestine.

La justice enseignée par Jésus se trouve dans son sermon sur la montagne (Matthieu 5-7). Elle invite à dépasser la conception discriminatoire des scribes: «Si votre justice ne surpasse celle des scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez certainement pas dans le Royaume des Cieux» (Matthieu 5,20). Jésus lie indéfectiblement la justice et l’amour du prochain (Luc 10,27); il donne comme exemple du prochain, non pas un lévite, ni un prêtre, ni un Juif, mais un Samaritain, considéré comme un ennemi par les Juifs (Luc 10,29-37). Il savait bien que «les Juifs haïssaient les Samaritains et n’avaient pas de relations avec eux» (Jean 4,9). Par cette parabole, il confond le chauvinisme et tente de redresser ce que, au nom de la Loi mosaïque, les scribes et les Pharisiens ont rendu tortueux: «N’allez pas croire que je sois venu abolir la Loi et les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir» (Matthieu 5,17). Cet accomplissement s’opère par l’ouverture à tout homme de bonne volonté, fût-il étranger à «mon» peuple, et au rejet de tout homme de mauvaise foi, fût-il de mon peuple.

Pour être votre Dieu

Après quatre siècles en Égypte, les Israélites oublièrent Celui qui s’était révélé à Abraham. Entourés par les idoles et les cultes pharaoniques, ils se livrèrent à l’idolâtrie. Le plan messianique de Dieu était ainsi en danger. Dieu sortit donc les Hébreux d’Égypte afin de les ramener à Lui: «Je suis Yahvé, Moi qui vous ai fait sortir du pays d’Égypte afin d’être votre Dieu» (Lévitique 22,33 / 25,38).

Les Hébreux interprétèrent égoïstement l’expression «votre Dieu», y voyant une possession exclusive de Dieu. Ils crurent être privilégiés, adulés et seuls élus par Lui. Jaloux de cette possession, ils voulurent Dieu pour eux seuls. Il ne doit pas être également Celui des autres peuples. Or, l’intention divine visait à arracher les Juifs des idoles afin de poursuivre son plan messianique.

Ils avaient reçu la connaissance du Dieu unique. Ils avaient pour mission de Le faire connaître des autres peuples, leur révélant le plan divin d’envoyer le Messie. Or, étant sortis d’Égypte, ils se crurent les seuls appelés. Le Messie vint redresser cette déviation en enseignant que beaucoup viendront à Dieu des quatre coins de la terre, mais que les Juifs, à cause de leur fanatisme, seront rejetés par Celui qui les fit sortir d’Égypte: «Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident prendre place au festin avec Abraham… dans le Royaume des Cieux, tandis que les sujets du royaume (d’Israël) seront jetés dehors» (Matthieu 8,11). Le Christ révéla ce fait bouleversant à ses disciples, leur demandant de le proclamer à leur tour. C’est pourquoi Pierre, après la résurrection du Christ, proclama devant les Juifs: «… Dieu, qui connaît les cœurs… a donné aux Païens l’Esprit Saint tout comme à nous. Et il n’a fait aucune distinction entre eux et nous…» (Actes 15,7-9). «Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement, et non point des Païens? Certes, également des Païens…», écrit encore Paul (Romains 3,29).

Dieu sortit les Juifs d’Égypte non pour la gloire d’Israël, mais afin de pouvoir envoyer le Messie qui le fera connaître au monde entier. Le prophète Ézéchiel s’écria: «Ainsi parle le Seigneur Yahvé: Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, maison d’Israël, mais c’est pour mon saint Nom, que vous avez profané» (Ézéchiel 36,22). De même Dieu proclama par Isaïe: «Écoutez ceci maison de Jacob, vous qui portez le nom d’Israël… qui invoquez le Dieu d’Israël sans bonne foi ni justice… Je savais quel traître tu es, et que depuis le ventre de ta mère on t’appelle révolté. À cause de mon Nom, j’ajournais ma colère, à cause de mon honneur je la contenais, je ne te brisais pas… C’est à cause de Moi et de Moi seul que j’ai agi, car mon Nom sera-t-il profané? Je ne céderai pas ma gloire à un autre» (Isaïe 48,1-11).

Si les Juifs étaient demeurés en Égypte, ils auraient continué à pratiquer les cultes égyptiens et l’oubli de Dieu aurait été total. Le plan universel de Dieu, initié avec Abraham, n’aurait pu s’accomplir pour arriver jusqu’à nous. Le Messie ne pouvait être envoyé qu’à travers une communauté connaissant Dieu et son plan messianique. Sans cette communauté, les prophéties concernant le Messie n’auraient jamais pu être révélées puisqu’il n’y aurait pas eu de prophètes à qui Dieu pouvait les confier. Il fallait une base, fût-elle imparfaite, pour accueillir le Messie. C’est sur son plan que Dieu veillait en sortant la communauté juive d’Égypte. Son plan se concrétise dans le Messie, pas dans un peuple ou un État israélien.

Le Messie est déjà venu, il y a 2000 ans. Il s’adressa et s’adresse encore aujourd’hui au monde entier. C’est «à pleine voix qu’Il lança: si quelqu’un (juif ou autre) a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive… Il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croient en lui» (Jean 7,37-39). Tous ceux qui sont à la recherche, qui se trouvent à la «croisée des chemins» spirituels le découvrent et reçoivent cet Esprit divin. En le recevant, ils reprennent Vie et deviennent fils de Dieu (Jean 1,12). C’est la première résurrection (Jean 5,25 / Apocalypse 20,6), le retour de l’âme à la Vie. C’est une expérience merveilleuse que ne connaissent que ceux qui la goûtent. Nous devons notre foi en Dieu et au Christ à la sortie des Juifs d’Égypte au XIIIe siècle av. J.-C. Dieu les en fit sortir pour être le Dieu de tous les croyants, pour être notre Dieu et notre Père.

Nous devons être bien conscients du lien intime existant entre la «Sortie» d’Égypte et nous. L’Exode avec Moïse n’est pas un simple passage d’un pays vers un autre, mais le symbole du transfert d’un état d’âme à un autre, une sortie de l’ignorance à la connaissance de Dieu. Cette connaissance redonna la vie à nos âmes par la redécouverte de la vie éternelle: «La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu…» (Jean 17,3).

Pour instituer l’Eucharistie, Jésus choisit la fête de la Pâque juive, qui célèbre la «Sortie» d’Égypte (Matthieu 26,17). Ce Pain de Vie éternelle arrache nos âmes à la mort: «Qui mange ma Chair et boit mon Sang a déjà la vie éternelle (en lui)… Il demeure en moi et moi en lui… Il vivra à jamais», dit Jésus (Jean 6,51-58).

Sans la sortie d’Égypte, le plan de Dieu aurait failli: nous n’aurions eu ni le Messie, ni la Bible, ni l’Évangile, ni l’Apocalypse. Nous aurions ignoré la première résurrection qui est le Paradis retrouvé sur terre. C’est cela la vraie Terre Promise et non la Palestine géographique comme le pensent ceux qui ont le cœur attaché à la matière et à la terre.

Avec Abraham, ce fut le premier pas vers la première résurrection. Le pas suivant fut la sortie d’Égypte. Puis ce fut l’appel lancé par Jésus, invitant les croyants du monde entier à y participer. Avec l’Apocalypse cette promesse devient une réalité vécue, un sacerdoce royal. Nous devons notre sacerdoce apocalyptique à l’initiative divine d’extraire les Juifs d’Égypte, nous soustrayant nous aussi, par le fait même, de l’ignorance spirituelle et de la mort de l’âme. Comment l’en remercier? Par Jésus!

Sans cette sortie d’Égypte, que serions-nous? Des adorateurs ou des prêtres des dieux Râ, Baal, Jupiter, Zeus, Diane ou Astarté…!

Réflexion

Penses-tu que nous sommes sauvés par la foi en Jésus ou par la pratique de la Loi mosaïque (circoncision, sabbat, pur et impur, etc.)?

Penses-tu que sacrifier des animaux et les offrir en holocaustes peuvent réconcilier le pécheur avec Dieu?

Selon les réponses à ces questions, on est disciple ou ennemi de Jésus.

Le livre des Nombres

Ce livre commence par un recensement des Israélites en vue d’en définir le «nombre», d’où son nom. Il ne faut surtout pas s’attarder sur ces chiffres. Dans un premier temps, seuls les lévites ne sont pas recensés (Nombres 1,48) pour être inscrits au service de la «Demeure du Témoignage». Cette Demeure est la Tente de Réunion où les sacrifices étaient offerts en témoignage au Dieu unique. Aaron et ses fils, et nul autre, «rempliront la charge sacerdotale. Mais tout laïc qui s’approchera sera mis à mort» (Nombres 3,10), fait-on dire à Yahvé pour sauvegarder le droit des prêtres…

Il faut lire rapidement ce livre puis revenir au Cours Biblique où sont relevés et expliqués les points les plus importants à retenir.

L’histoire de la marche des Juifs dans le désert rapportée ici fut mise par écrit environ trois siècles plus tard. Comme déjà expliqué, les scribes-prêtres y ajoutèrent de quoi mettre en évidence le rôle incontournable du culte et du sacerdoce d’Aaron et de ses descendants. La communauté passa quarante ans au désert, un temps suffisant pour organiser un culte autour de la Demeure du Témoignage qui tenait lieu de Temple. À l’intérieur se trouvait l’Arche d’Alliance qui contenait les deux pierres des dix commandements. Elle signifiait la Présence de Dieu, d’où son importance (Nombres 10,33-35). Elle ouvrait la marche du peuple comme dans certaines processions religieuses modernes précédées de symboles religieux.

Les lévites avaient un rôle de service dans le culte, mais le sacerdoce était réservé à Aaron et ses fils. Ceci est souvent répété dans la Torah et dans les Nombres avec insistance. Nombres 3,1-4 désigne Aaron et ses fils comme uniques prêtres dans toute la tribu lévite, voire dans toute la communauté. Le reste de la tribu de Lévi n’a qu’une part effacée dans le culte, celle de servir Aaron et ses fils: «Mets la tribu de Lévi à la disposition d’Aaron le prêtre: ils seront à son service, etc.» (Nombres 3,6). En échange, «les enfants de Lévi auront pour héritage toute dîme perçue en Israël» (Nombres 18,21). Ceci est une somme bien rondelette. Toutefois, la dîme de cette dîme devait revenir à Yahvé (Nombres 18,26), c’est-à-dire aboutir dans les poches du prêtre Aaron puisque, précisent les scribes, ce qui est offert à Dieu revient au prêtre: «Vous donnerez ce que vous aurez prélevé pour Yahvé au prêtre Aaron», exigeant encore que ce soit «sur le meilleur de toutes choses que vous retiendrez cette part sacrée…» (Nombres 18,28-29). Les prémices des récoltes représentent la meilleure part.

Les scribes rédigèrent ces textes des siècles après Aaron; ils étaient eux-mêmes prêtres, des descendants d’Aaron. Voulant sauvegarder leurs privilèges, ils s’empressèrent d’inclure des versets en leur faveur, les attribuant à Dieu: «Yahvé parla à Moïse et dit: Parle aux enfants d’Israël et dis-leur: Quand vous serez entrés au pays où je vous conduis, vous devrez faire un prélèvement pour Yahvé, c’est-à-dire pour les prêtres. Lorsque vous mangerez le pain de ce pays… Vous donnerez à Yahvé (c’est-à-dire les prêtres) un prélèvement sur les prémices de votre pâte. Ceci concerne vos descendants» (Nombres 15,17-21). Ce faisant, les scribes-prêtres perpétuent leurs «droits divins» sur les descendants de la communauté.

Ne croyons pas que Dieu demande de fonder un sacerdoce d’exploitation du meilleur du bien d’autrui; on y voit encore «la plume mensongère des scribes» (Jérémie 8,8). Des clergés dits chrétiens chutèrent dans le même gouffre économique. Dans l’Apocalypse, Dieu invite les siens à prendre «gratuitement» les flots de grâces qu’Il déverse sur ceux qui croient (Apocalypse 21,6 / 22,17). «Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement», recommande encore Jésus (Matthieu 10,8 / Luc 9,2).

La mise à mort de deux des fils d’Aaron

Le livre des Nombres rapporte laconiquement la mort, au Sinaï, de Nadab et d’Abihu, les fils d’Aaron, l’aîné et le puîné. Le décès de ces deux frères est attribué à Yahvé. En réalité, c’est une mise à mort: «Nadab et Abihu moururent devant Yahvé, dans le désert du Sinaï lorsqu’ils présentèrent un feu irrégulier» (Nombres 3,4). Le Lévitique est plus explicite: «Les fils d’Aaron Nadab et Abihu, prirent chacun leur encensoir… et ils présentèrent devant Yahvé un feu irrégulier… De devant Yahvé jaillit une flamme qui les dévora et ils périrent en présence de Yahvé» (Lévitique 10,1-2).

Ces deux hommes, lévites et prêtres, trouvèrent la mort le jour même de leur investiture sacerdotale (Nombres 8,13). Le feu qui les dévora n’est autre que le bras armé de Moïse et sa bande. Quel fut leur crime? Ils voulurent offrir à Yahvé, dans leur encensoir fumant d’encens, un feu dit irrégulier car non tel que prescrit par Moïse. Voulurent-ils encenser à la place d’Aaron? Toujours est-il qu’ils suscitèrent la colère meurtrière de leur oncle Moïse, qui décréta leur mise à mort par «ordre de Yahvé», selon son habitude. Il s’était aussi irrité, par la suite, contre leurs deux autres frères survivants pour une affaire de nourriture: «Pourquoi n’avez-vous pas mangé la victime dans le lieu sacré?… Puisque le sang n’en a pas été porté à l’intérieur du sanctuaire, vous y deviez manger la chair comme je l’avais commandé». Moïse ne se calma qu’après l’intervention explicative et craintive d’Aaron (Lévitique 10,16-20).

La mort de ses deux fils laissa Aaron terrorisé face à Moïse. Car devant les explications données par son frère «Aaron resta muet» paralysé par la crainte devant cette violence inattendue. Le choc provoqué par l’exécution-surprise de ses deux fils prêtres, le jour même de la cérémonie joyeuse, figea Aaron et ses deux autres fils. Moïse, voyant l’angoisse s’emparer de son frère et de ses deux neveux, les tranquillise: «Ne déchirez pas vos vêtements. Vous ne mourrez pas (comme les deux autres)… Ne quittez pas l’entrée de la tente de réunion de peur que vous ne mouriez» (Lévitique 10,1-7). C’est qu’à l’extérieur de la tente, il y avait un soulèvement populaire mené par Moïse contre tous ceux qui ne se pliaient pas aux exigences rigoureuses du culte tel qu’il l’exigeait. Aaron et ses deux fils survivants risquaient d’être lynchés.

Si c’était une flamme qui avait dévoré Nadab et Abihu, elle aurait réduit en cendres leurs tuniques sacerdotales. Or, «c’est dans leurs propres tuniques qu’ils furent emportés pour être enterrés» (Lévitique 10,5). En réalité, la flamme meurtrière ne peut être que la colère enflammée et armée de Moïse. Se croyant chargé par Yahvé d’organiser un culte, il ne tergiverse pas, il en impose un «régulier» par la force de l’épée. N’oublions pas que Moïse fut un homme violent, capable de mettre à mort. N’avait-il pas déjà tué un Égyptien avant de s’enfuir d’Égypte (Exode 2,11-15)? N’a-t-il pas personnellement ordonné aux chefs israélites: «Que chacun mette à mort ceux de ses hommes qui se sont commis avec Baal de Péor… et vingt-quatre mille hommes furent exterminés en un jour… pour apaiser Yahvé» (Nombres 25,1-9). De nos jours, des politiciens sont condamnés au nom des droits de l’homme, pour moins de crimes! Par ailleurs, l’expression «une flamme sortit pour dévorer…» s’éclaire en Nombres 21,28: «Un feu est sorti de Heshbon, une flamme de la cité de Sihon, elle a dévoré Moab». Ce «feu» n’est autre que la bataille dans laquelle périt Sihon le roi des moabites (Nombres 21,21-30).

Pourtant, les scribes présentent Moïse comme «un homme très humble, l’homme le plus humble que la terre ait porté» (Nombres 12,3). Cette humilité est toute relative à la violence de ses admirateurs. Si tel est le casier judiciaire du «plus humble des hommes», que serait celui du plus violent? Et quel serait le degré de douceur et d’humilité de Jésus de Nazareth? Celui-ci avait raison de dire de Jean-Baptiste: «Parmi les enfants des femmes, il n’en a pas surgi de plus grand que Jean-Baptiste; et cependant, le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui» (Matthieu 11,11). La violence de Moïse le place loin derrière Jean.

Révolte de Miryam et d’Aaron contre Moïse

«Miryam, ainsi qu’Aaron, parla contre Moïse à cause de la femme Kushite qu’il avait prise… Et ils dirent: ‘Yahvé ne parlerait-il donc qu’à Moïse? N’a-t-il pas parlé à nous aussi?!’…» (Nombres 12,1-3) L’irritation de Miryam et d’Aaron contre leur frère ne peut s’expliquer uniquement par le fait du mariage de celui-ci avec une non-juive. Il y a de leur part une prétention à être, eux aussi, des interlocuteurs de Dieu. Et cette prétention est légitime. Il faut comprendre que Moïse s’arrogeait le droit exclusif de parler à Dieu et de l’entendre. Partant de ce point de vue, il faut accomplir tout ce que demande Moïse et comme il le demande. Sinon c’est la mise à mort qui est décrétée de la part de Dieu. Ainsi, au nom de Yahvé, un régime de terreur est installé. C’est pourquoi, pris de peur, Aaron ne sait comment s’effacer devant Moïse pour lui et ses deux fils vivants et mendier sa pitié (Nombres 12,4-15).

Révolte de Coré

L’irascibilité de Moïse se remarque encore dans la révolte du clan de Coré, un lévite pourtant. Les privilèges matériels excessifs accordés par Moïse (non par Dieu) à son frère Aaron et à ses neveux firent beaucoup de mécontents qui ne virent pas une volonté divine, mais un lucre humain. Les lévites eux-mêmes se sentirent frustrés car ils devaient donner à Aaron et ses fils «la meilleure part» de la dîme qu’ils prélevaient. Mais c’est aussi les autres tribus qui ressentirent négativement l’effet de cette exploitation abusive, faite sous le couvert de Dieu. D’où la révolte de Coré, le lévite de haut rang qui s’était adjoint deux princes de la maison de Ruben, Eliab et Abiram et beaucoup d’autres. Révoltés par l’appétit dévorant des prêtres, «ils se dressèrent contre Moïse avec 250 des enfants d’Israël, princes de la communauté… (ceux-ci représentent donc toute la communauté). Ils s’attroupèrent alors contre Moïse et Aaron en leur disant: ‘Vous dépassez la mesure! C’est toute la communauté, ce sont tous ses membres qui sont consacrés et Yahvé est au milieu d’eux. Pourquoi donc vous élevez-vous au-dessus de la communauté de Yahvé?’» (Nombres 16,1-3). Ils avaient raison!

Devant cette révolte, Moïse choisit de dialoguer séparément avec Coré d’abord, puis avec Datan et Abiram. Ceux-ci refusèrent avec mépris de se présenter devant Moïse, ce qui provoqua la «violente colère» de ce dernier (Nombres 16,12-15). Moïse somma Coré de se suffire des privilèges des lévites, lui reprochant de «briguer en plus les fonctions sacerdotales» (Nombres 16,8-10).

Les scribes prétendent que la terre s’ouvrit miraculeusement pour engloutir les révoltés et qu’un «feu jaillit qui consuma les 250 hommes porteurs d’encens» qui les accompagnaient (Nombres 16,28-35). Ce «feu» est le même qui avait déjà assassiné les deux fils d’Aaron: ils furent tués par Moïse et ses hommes.

Pourquoi les scribes rapportent-ils pareilles histoires? C’est que, écrivant trois siècles plus tard, et étant eux-mêmes prêtres, descendants d’Aaron, ils tenaient jalousement à leurs prérogatives. Ils rapportent ces événements pour «rappeler aux enfants d’Israël qu’aucun laïc étranger à la descendance d’Aaron, ne doit s’approcher pour faire fumer l’encens devant Yahvé, sous peine de subir le sort de Coré et de sa bande», ajoutant impudemment que cela fut «selon ce qu’avait dit Yahvé par le ministère de Moïse» (Nombres 17,5).

Je ne crois pas à la réalité historique de cette histoire. Je ne crois pas que la terre se soit ouverte pour avaler Coré et «sa bande» dont je fais partie par esprit. Car je crois, comme Coré, «que les prêtres ont dépassé la mesure, que c’est toute la communauté de Dieu qui est consacrée» et que Notre Père céleste est au milieu de nous, que nous vivons l’Emmanuel et que nous pratiquons le sacerdoce apocalyptique voulu par Dieu et son Messie, Jésus.

La vérité c’est que Moïse et sa bande armée mirent à mort Coré et les siens. La «terre qui s’est ouverte» pour engloutir ces derniers et la «flamme» qui dévora les deux fils d’Aaron ne sont que les épées sanglantes de la mafia de Moïse. Ceci ressort de la réaction de la communauté contre Moïse et Aaron après cette boucherie: «Le lendemain toute la communauté des enfants d’Israël murmura contre Moïse et Aaron, en disant: ‘Vous avez fait périr le peuple de Yahvé…’» (Nombres 17,6)

Il faut être mentalement débile pour croire indistinctement à tout ce que racontent les scribes-prêtres dans les livres historiques de l’Ancien Testament. Les prophètes accusent cette débilité mentale en disant de la part de Dieu: «Israël ne connaît rien, mon peuple n’a pas de discernement…etc.» (Isaïe 1,3). Et Jérémie: «Certes, mon peuple est dénué de raison, ils ne me connaissent pas, ce sont des enfants insensés, sans aucun discernement, intelligents seulement pour faire le mal, incapables de faire le bien» (Jérémie 4,22).

Ces fautes graves de la part des «prêtres» juifs ont déformé le visage de Dieu, le rendant méconnaissable par les hommes. La connaissance du vrai caractère divin aurait été impossible sans Jésus. Si les Juifs, comme révèlent les prophètes, furent incapables de connaître Dieu, Jésus, par contre, était bien conscient qu’il Le connaissait vraiment: «Père saint, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu», avait-il dit, ajoutant: «Je leur ai révélé ton Nom et le leur révélerai» (Jean 17,25-26). C’est Jésus qui a révélé le vrai Visage de Dieu, son vrai «Nom».

Si l’on a bien compris ce point essentiel de la vie spirituelle, le souci primordial serait de prier, comme Jésus nous l’a prescrit, pour qu’en nous «le nom de Dieu soit sanctifié», c’est-à-dire que nous connaissions Dieu et que nous le fassions connaître tel qu’il est vraiment, non tel que certains le présentent. Car la vie éternelle est de connaître Dieu: «La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et ton envoyé, Jésus, le Christ» (Jean 17,3). C’est la raison pour laquelle la première des prières enseignées par Jésus est la suivante: «Père… Que ton Nom soit sanctifié». Nous avons pour mission de sanctifier ce saint, ce merveilleux Nom de Notre Père Créateur.

Quelques autres points saillants

Don de l’Esprit (Nombres 11)

Voyant le désarroi des Israéliens au désert, Moïse fut découragé. Il trouvait que sa mission était trop pesante. Il s’adressa à Dieu: «Pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu m’aies imposé la charge de tout ce peuple?» (Nombres 11,10-11). Le Seigneur lui demande de choisir 70 des anciens d’Israël et des scribes à qui il donnera son Esprit, pour l’aider dans sa tâche. Après les avoir rassemblés, «l’Esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent mais ils ne recommencèrent pas» (Nombres 11,24-25). Pourquoi ne recommencèrent-ils pas? Probablement parce que Moïse décida par la suite de prophétiser seul, c’est-à-dire de gouverner seul au nom de Dieu. Prophétiser signifie parler au nom de Dieu, être son porte-parole, révéler l’opinion divine sur les événements. Cela ne peut se faire sans une assistance directe de Dieu. C’est la raison pour laquelle Dieu donne son Esprit aux hommes qu’il choisit pour une mission.

À noter que deux hommes, Eldad et Medad, prophétisaient indépendamment des 70 réunis autour de Moïse. Josué, le serviteur de Moïse, voulut les en empêcher, mais Moïse le retint en disant: «Ah! Puisse tout le peuple de Yahvé être prophète, Yahvé leur donnant son esprit.» (Nombres 11,26-29). Cela n’empêchait pas Moïse de se mettre en colère contre Aaron et Coré pour avoir dit que Dieu leur parlait. L’attitude de Josué est semblable à celle de Jean dans l’Évangile: «Jean dit à Jésus: Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom, quelqu’un qui ne nous suit pas, et nous avons voulu l’en empêcher parce qu’il ne nous suit pas… Mais Jésus lui répondit: Ne l’en empêchez pas; qui n’est pas contre nous est pour nous» (Marc 9,38-40). Ces cas du don de l’Esprit en dehors d’un cadre traditionnel illustre les paroles de Jésus à Nicodème: «Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit» (Jean 3,8).

L’Esprit de Dieu parlait souvent à Moïse. Ceci est indéniable! Mais il est aussi vrai que Moïse prenait souvent des décisions personnelles les croyant inspirées par Dieu. Aussi, pour discerner, dans les livres de l’Ancien Testament, entre ce qui est inspiré de Dieu et ce qui vient de Moïse, il faut avoir recours aux lumières que Jésus nous donne dans l’Évangile.

Josué

La première mention de Josué se trouve dans Exode 17,9: «Moïse dit à Josué: Choisis-toi des hommes et, demain matin, sort combattre Amaleq». Il était le seul à monter avec Moïse sur la montagne au Sinaï (Exode 24,13). Il le servait fidèlement, étant attaché au culte et à la Tente (Exode 33,11). Le livre des Nombres le mentionne pour la première fois quand celui-ci voulut empêcher les deux hommes, Eldad et Medad de prophétiser (Nombres 11,26-29). Ce fait révèle sa grande jalousie pour Moïse. Il fit partie des douze hommes envoyés par Moïse pour explorer le pays de Canaan: il est cet «Hoshéa, fil de Nun, de la tribu d’Ephraïm» (Nombres 13,8), dont Moïse changea le nom en Josué (Nombres 13,16). Moïse le désigna comme son successeur (Nombres 27,15-23). Le livre de Josué, le premier livre après le Pentateuque, porte son nom et rapporte comment il introduisit les Israélites en Canaan.

Mission de reconnaissance en Canaan

Moïse envoya douze éclaireurs en Canaan, un de chaque tribu pour explorer le terrain et sonder la population en vue d’envahir le pays. Josué fut l’un d’eux. Ils partirent de Qadesh, un nom à retenir. De retour de leur expédition après quarante jours, les éclaireurs rapportèrent que le pays de Canaan était civilisé et fortifié: «Il ruisselle de lait et de miel, en voici les produits» (Nombres 13,27). Ils avaient ramené avec eux des échantillons de raisin, de grenades et de figues. Les grappes étaient si grandes qu’il fallait les «emporter à deux, sur une perche…» (Nombres 13,23). Il y avait un inconvénient majeur: «Toutefois, le peuple qui l’habite est puissant, les villes sont fortifiées et très grandes…» (Nombres 13,28). Cela fit peur aux dix éclaireurs qui conseillèrent de renoncer à l’invasion: «Nous ne pouvons pas marcher contre ce peuple; il est plus fort que nous… tous ceux que nous avons vus sont des hommes de haute taille… nous nous faisions l’effet de sauterelles, et c’est bien aussi l’effet que nous leur faisions» (Nombres 13,31-33). Seul Josué et Caleb étaient d’avis contraire.

Le peuple se rallia à l’opinion de la majorité des envoyés (Nombres 14,1-4) et s’apprêtait, malgré les encouragements de Josué et de Caleb, à lapider Moïse et son clan: «La communauté tout entière parlait de les lapider» (Nombres 14,10). Au contraire ce fut Moïse qui finit par mettre à mort «ces hommes envoyés reconnaître le pays et qui à leur retour avaient excité toute la communauté d’Israël à murmurer contre lui en décriant le pays. Ces hommes qui décriaient malignement le pays furent frappés de mort devant Yahvé… Seuls Josué et Caleb restèrent en vie» (Nombres 14,36-38).

La Palestine n’a donc jamais été déserte comme le prétendent certains. Depuis des millénaires, elle n’a cessé d’être civilisée et plantée de toutes sortes d’arbres fruitiers. Prétendre transformer le «désert palestinien» en «jardin israélien» est un mensonge qui ne séduit que les ignorants.

Face à la puissance des cananéens, seuls Josué et Caleb voulurent entreprendre d’entrer dans le pays. Plus tard, les Israélites décidèrent d’y entrer quand même; c’était trop tard, Dieu n’étant plus avec eux: «Les Amalécites et les Cananéens les taillèrent en pièces» (Nombres 14,45). La morale de cette histoire: il ne faut jamais hésiter à agir quand c’est l’heure de Dieu, et toujours s’abstenir d’entreprendre une action, fût-elle bonne en apparence, quand elle est accomplie sans Dieu. C’est pourquoi Moïse avait conseillé de renoncer au projet (Nombres 14,41-42). D’après les scribes, ils furent battus car «ni l’Arche ni Moïse n’étaient avec eux» (Nombres 14,44).

N’étant pas entrés par Qadesh, par la route la plus directe, les Israélites durent contourner le territoire d’Edom. Le roi d’Edom, craignant de laisser passer un si grand nombre, refusa de leur livrer passage (Nombres 20,14-21). Ils renoncèrent donc à ce raccourci et descendirent vers le sud, puis remontèrent au nord vers Moab, un immense trajet, si difficile et dangereux qu’il faudra 38 ans pour le traverser. Beaucoup n’entreront pas en Palestine, même Moïse et Aaron ne la verront pas (Nombres 14,29-38).

Diverses prescriptions cultuelles

Le récit du séjour à Qadesh est interrompu par une série de prescriptions cultuelles décrites dans les chapitres 15-19. Je t’en signale les plus importantes:

Le sabbat

Tout travail est défendu le sabbat. Un homme ramassait du bois le sabbat et cela fut considéré comme une violation de la loi «divine» du sabbat. L’homme fut mis à mort «selon le commandement que Yahvé fit à Moïse» (Nombres 15,36). Une attitude aussi rigide ne correspond pas à l’Esprit de Dieu. Compare cela avec l’attitude de Jésus face aux Pharisiens qui critiquèrent les Apôtres pour avoir arraché des épis de blé un samedi (Matthieu 12,1-8).

Les houppes

Moïse prétend que Dieu exige que «de génération en génération des houppes soient faites aux pans des vêtements avec des fils de pourpre violette…» (Nombres 15,37). Ces modes «religieuses» ridicules ont été suivies par les Chrétiens, notamment dans l’Église Catholique (cardinaux et évêques). Jésus condamne ces coutumes vestimentaires (Matthieu 23,5) et insiste sur la foi et la simplicité, non sur les vêtements.

La vache rousse

D’après une disposition de la Loi prescrite par Yahvé, les cendres d’une vache rousse, mêlées à de l’eau par les prêtres, est capable de purifier (Nombres 19,1-10). Les cendres «resteront à l’usage rituel de la communauté des enfants d’Israël pour faire l’eau lustrale; c’est un sacrifice pour le péché» (Nombres 19,9) Encore un rituel païen qui passe, avec ses superstitions, dans le culte juif. La purification morale par l’eau est une pratique connue dans les religions antiques. Son correspondant c’est «l’eau bénite» pour les Chrétiens, les ablutions pour les Musulmans, le fleuve du Gange pour les Hindous etc.

Il est clair que cette «purification» est illusoire, étant matérielle et souillée elle-même par la sorcellerie et la superstition païennes. Pense à l’importance religieuse donnée à la vache «blanche» aux Indes (la couleur de la vache diffère mais non l’esprit du culte). La différence est que les scribes attribuent ce culte à… Yahvé! La raison réelle est que cela convenait aux prêtres car on payait cher pour se faire purifier ainsi par une vache «rousse» pas toujours facile à trouver. Il y a quelque temps, des Israéliens annonçaient avec joie que les temps messianiques étaient là car on avait trouvé en Espagne une vache rousse qui, enfin, correspondait aux exigences de la Torah…!

Pour connaître la purification spirituelle par le repentir, il fallait une nouvelle étape évolutive. C’est Jésus qui, au prix de son sacrifice, nous apprit à nous purifier par le sacrifice de nos mauvais penchants et la demande de pardon, non par un culte extérieur illusoire. C’est Dieu qui pardonne et purifie l’âme repentie.

L’eau extraite du rocher

La communauté, manquant d’eau et de nourriture, s’était, une fois encore, révoltée contre Moïse. Elle regrettait d’avoir quitté l’Égypte pour un lieu désert (Nombres 20,1-5). Dieu dit donc à Moïse:

«Prends le Rameau (celui d’Aaron, supposé avoir fleuri au détriment de celui de Coré lors de la révolte de ce dernier contre Moïse: Nombres 17,21-26), et rassemble la communauté, toi et ton frère Aaron. Puis, sous leurs yeux, dites à ce rocher qu’il donne son eau… Moïse et Aaron convoquèrent la communauté devant le rocher… Moïse leva la main et, avec le rameau, frappa le rocher par deux fois; l’eau jaillit en abondance, la communauté et son bétail purent boire» (Nombres 20,6-11). Le lieu de ce rassemblement est contesté comme nous le verrons plus loin: était-ce autour d’un rocher ou d’un puits?

Après ce miracle, Dieu s’irrita contre Moïse et Aaron: «Puisque vous ne m’avez pas cru capable de me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, (de manifester ma Toute Puissance), vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne» (Nombres 20,11-12). En effet, c’est Josué qui les fit entrer en Palestine (Nombres 27,12-22). Quelle fut la faute de Moïse et d’Aaron? Pourquoi cette colère divine contre eux? Une telle réaction de la part de Dieu, après un tel miracle, ne se conçoit pas. Moïse frappa le rocher deux fois. Aurait-il dû le frapper une seule fois, avec assurance, non une seconde fois après avoir hésité. Lui, à qui Dieu parlait, n’aurait-il pas dû agir avec conviction et force sachant Dieu «capable de se sanctifier» devant tous?

La réponse se trouve dans le lieu où devait se tenir le rassemblement pour boire de l’eau: était-ce vraiment autour d’un rocher comme prétendent les scribes dans Nombres 20,1-13 pour faire croire au miracle? Ce lieu est contredit par Nombres 21,16-18 qui révèle que le rassemblement se fit autour d’un puits: «… de là ils partirent à Béer (nom d’un lieu qui signifie puits)… c’est au sujet de ce puits que Yahvé avait dit à Moïse: Rassemble le peuple et je leur donnerai de l’eau. Alors Israël chanta ce cantique: Sur le Puits, chantez-le, le puits qu’ont creusé des princes» (Nombres 21,16-18). En hébreu, comme en arabe, le mot «béer» signifie puits. Ce lieu tire donc son nom du puits qui s’y trouve.

Ainsi, pour boire, «le rassemblement» se fit, non autour d’un rocher, mais tout simplement autour d’un puits. Par ailleurs, en buvant l’eau du puits, Moïse ne respecta pas son engagement de «ne pas boire l’eau des puits» des régions que la communauté traverserait (Nombres 20,17 / 21,22).

La cause de la colère de Dieu contre Moïse et Aaron serait plutôt leur extrême violence et l’institution d’un culte intransigeant, calqué sur le paganisme, jamais prescrit par Dieu. Et ce, en son Nom!

Mort d’Aaron (Nombres 20,14-21)

Nous avons vu que les Edomites empêchèrent les Israélites de traverser leur territoire. Ceux-ci durent alors prendre la longue et pénible route par le sud. Aaron mourut en route à «Hor». Eléazar son fils lui succéda comme grand prêtre.

Le serpent d’airain (Nombres 21,4-9)

Fabriqué à la demande de Dieu, ce serpent d’airain fut accroché horizontalement sur une perche verticale, formant ainsi une croix. Ceux qui étaient mordus par des serpents au désert, mais qui regardaient ce serpent d’airain avec foi, étaient physiquement guéris, pardonnés de s’être révoltés contre Dieu.

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Le serpent d’airain

Cette croix préfigurait une autre plus importante dont la puissance de guérison est d’ordre spirituelle, non corporelle, éternelle non temporelle. La croix formée par le serpent d’airain sur la perche verticale annonçait la mise en croix du Christ et la guérison de ceux qui croiront en lui. Jésus reprit cette histoire attribuant à son crucifiement les valeurs vivifiantes, mais sur le plan de l’âme, cette fois. Le serpent d’airain en croix symbolisait sa passion: «Comme Moïse éleva le serpent (d’airain) au désert, ainsi faut-il que soit élevé (sur la croix) le Fils de l’homme (le Christ) afin que tout homme qui croit en lui ait la vie éternelle», avait dit Jésus (Jean 3,14).

Ce serpent d’airain fut longtemps vénéré par les Juifs au point qu’ils l’adorèrent. C’est pourquoi, 600 ans plus tard, le roi Ezéchias le détruira (2 Rois 18,4).

Le rite de «l’Urim et du Tummim» (Nombres 27,21: voir aussi Exode 28,30)

L’Urim et le Tummim étaient deux sortes de pierre ou de dé que portait le grand prêtre pour consulter Dieu sur une affaire; le prêtre jetait l’Urim et le Tummim et, selon la position de leur chute ou les inscriptions qu’ils portaient, le grand-prêtre interprétait «oui» ou «non» comme réponse divine à la question posée. C’est un mauvais système pour consulter Dieu et cela a souvent donné des résultats désastreux.

La nourriture à Yahvé destinée aux prêtres

Le chapitre 28 répète encore quelques prescriptions de la loi mosaïque. À propos des sacrifices, «Dieu» dit au peuple: «Vous aurez soin de m’apporter au temps fixé mon offrande, ma nourriture sous forme de mets consumés…» (Nombres 28,1-2). Toute cette nourriture «offerte à Yahvé» aboutissait sur la table des prêtres et des lévites qui rédigèrent ces textes (lis 1 Samuel 2,12-17). Cela convenait donc aux prêtres, aux scribes et aux lévites d’avoir le plus grand nombre de sacrifices offerts à… Yahvé… et qu’ils consumaient eux-mêmes… au nom de Yahvé!

Balaam et ses prophéties sur le Messie (Nombres 22-24)

Le thème le plus important dans les Nombres est celui des prophéties de Balaam, un devin non-juif, sur le Messie.

Pour entrer en Palestine, les Israéliens durent passer par le pays de Moab (en Jordanie actuellement). Balak, le roi moabite, voulut les en empêcher par la force. Il fit appel à Balaam, un sorcier de la région. Il lui demanda de jeter un mauvais sort aux Israéliens, de les maudire afin qu’il puisse les vaincre sans peine: «Les Anciens de Moab et les Anciens de Madian partirent (vers Balaam) emportant de quoi payer l’augure (l’ensorcellement contre les Juifs)» (Nombres 22,7).

Dieu empêcha Balaam de les maudire: «Il n’y a pas de présage contre Jacob ni de sortilège contre Israël» (Nombres 23,23). Pourquoi? Car dit Balaam le magicien «un héros grandit dans sa descendance, il domine sur des peuples nombreux… (Nombres 24,7)…Je le vois, mais non pour maintenant, je l’aperçois, mais non de près: un Astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève issu d’Israël…» (Nombres 24,17).

Ainsi, la seule raison pour laquelle ce peuple est protégé par Dieu est que le Messie doit en sortir. C’est lui ce «Héros» qui vient de sa descendance et cet «Astre» que Balaam voit pour plus tard «non de près». En effet, ce n’est que 13 siècles plus tard que vint Jésus. C’est lui «l’Astre du matin» comme le nomme l’Apocalypse (Apocalypse 20,28 / 22,16). Il est clair ici que la seule vocation des Israélites est la venue du Messie. Aujourd’hui, après la venue de ce Messie en la personne de Jésus de Nazareth, tout Israéliens qui le renie ne peut plus prétendre à une quelconque bénédiction divine, pas plus que tout homme qui tourne le dos à cet Astre-Héros.

Balaam est une figure à retenir car, incapable de maudire les Juifs, il les poussa à la débauche avec les prostituées de Moab pour attirer sur eux la colère divine (Nombres 25,1-3). Remarque que les moabites et les madianites sont tous deux accusés par les Juifs (Nombres 25,6-16). Mais c’est Balaam qui est tenu pour être le grand responsable dans cette affaire de Shittim et c’est la raison pour laquelle les Israéliens le tuèrent plus tard (Nombres 31,8). L’Apocalypse mentionne encore Balaam et compare les impies de la fin des temps à ce «Balaam qui montrait à Balak le piège à tendre aux Israélites pour qu’ils se prostituent» et méritent la colère divine (Apocalypse 2,14). Ces impies sont les sujets de la Bête qui corrompent les disciples du Christ pour les éloigner de Dieu comme le fit Balaam (lire le livre «les Protocoles des Sages de Sion»).

Frontières d’Israël

Le livre des Nombres se termine avec les Israéliens aux portes de la Palestine à l’Est du Jourdain au Mont Nébo qui fait face à la ville palestinienne de Jéricho (Ariha). Moïse mourut là (Deutéronome 34,1-5).

D’après les scribes, les frontières données aux Juifs, toujours par Dieu, vont du Sinaï jusqu’à la ville de Hamat, au Nord de la Syrie (34,8) et se termine à l’Est avec le Jourdain et la Mer Morte (Salée) (34,12).

Ces frontières sont fantaisistes et dépendent, non de Dieu, mais des ambitions variantes des scribes israéliens qui, selon leurs appétits plus ou moins voraces, placent les frontières tantôt du Sinaï au Jourdain, comme c’est le cas ici, et tantôt du Nil à l’Euphrate, comme cela est indiqué dans Josué 1,3-4. Si c’était Dieu qui avait donné aux Israéliens des frontières, celles-ci n’auraient pas varié d’un scribe à l’autre, elles auraient été stables, bien définies et surtout permanentes historiquement.

Les Israéliens modernes ne sont pas très satisfaits du pays que «Dieu» leur a donné, qualifié par Moïse comme étant le pays où «coule le lait et le miel» (Exode 3,8 / Nombres 13,27). Autrefois déjà, dans le désert, les Juifs regrettaient «le bon poisson, les concombres, les melons, l’oignon et l’ail» qu’ils mangeaient «pour rien» en Égypte (Nombres 11,5-6). En 1977, la défunte Premier Ministre israélienne Golda Meïr avait dit: «Jamais Israël ne pardonnera à Moïse son imprévoyance: il sortit les Juifs d’Égypte et frappa le rocher pour les désaltérer: mais il les fit marcher pendant 40 ans dans le désert pour les établir dans la seule région dépourvue de pétrole».

Le livre du Deutéronome

Signification du mot: Deutéronome

Ce mot vient du grec: «deftero» qui signifie «deuxième» ou «une deuxième fois», et «noma» qui signifie «loi». Deutéronome signifie donc «Deuxième Loi» ou «une deuxième fois la Loi». Ce livre est ainsi appelé car il est une récapitulation des quatre livres de la Loi (Pentateuque) qui le précèdent. C’est un recueil, un résumé ou une synthèse de la Torah.

Quand et par qui fût-il écrit?

Le Deutéronome fut écrit huit siècles av. J.-C., environ 200 ans après les quatre livres qui le précèdent, et 400 ans au moins après l’entrée des israélites en Palestine. Il fut rédigé par un groupe de scribes et de prêtres pour rassembler, en un seul volume, l’essentiel des enseignements de Moïse. Ils y ajoutèrent ce qu’ils auraient voulu qu’il prescrive en leur faveur. Pour donner plus de poids aux préceptes qui s’y trouvent, les auteurs font parler Moïse lui-même. Des discours successifs forment son testament moral. À part les lois et les ordonnances, le Deutéronome contient les récits des principaux événements qui se déroulèrent au désert.

La rédaction du livre fut faite après l’institution du Royaume israélien. Son but est d’éviter à l’avenir des fautes déjà commises par le passé: «Quand tu seras arrivé en ce pays que Yahvé ton Dieu te donne, que tu en auras pris possession, si tu te dis: Je veux établir un roi, comme toutes les nations d’alentour… Qu’il (ce roi) ne multiplie pas le nombre de ses femmes (comme David et Salomon l’avaient déjà fait),… qu’il ne multiplie pas à l’excès son argent et son or. Lorsqu’il montera sur le trône, il devra écrire sur un rouleau, pour son usage, une copie de cette Loi (le Deutéronome) sous la dictée des prêtres lévites… Il la lira tous les jours de sa vie…» (Deutéronome 17,14-20). À noter l’importance des prêtres dans la rédaction biblique. Ce texte est à comparer avec celui de 1 Samuel 8,5-19 où les Juifs, quand il n’y avait pas encore de royaume au XIe siècle av. J.-C. demandèrent à Samuel un roi: «Établis-nous un roi pour qu’il nous régisse comme les autres nations». Ailleurs, dans 1 Rois 10,14-18 et 1 Rois 11,1-8, nous trouvons mentionnés l’or, les chevaux et les nombreuses femmes de Salomon. Le Deutéronome vise à éviter la reproduction de pareils abus à l’avenir. En un volume tout est redit pour rappeler à tous, aux rois surtout, leurs devoirs envers Dieu: «Sache-le donc et médite-le dans ton cœur: c’est Yahvé qui est Dieu là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre, lui et nul autre. Garde ses lois et ses commandements que je te prescris…» (Deutéronome 4,39-40).

Le Deutéronome fut longtemps négligé après sa rédaction. Il fut retrouvé enfoui au Temple, lui-même abandonné, sous le roi Josias, en 622 av. J.-C. C’est «le Livre de la Loi trouvé dans le Temple de Yahvé» (2 Rois 22,8) et «le livre de Moïse» auquel se réfère Néhémie 13,1-3.

Pour donner plus de poids à leurs paroles, les scribes lévites s’efforcèrent – manifestement – de donner l’impression que Moïse les avait lui-même rédigées et confiées aux lévites: «Lorsqu’il eut achevé d’écrire sur un livre les paroles de cette Loi jusqu’à la fin, Moïse donna cet ordre aux lévites…: ‘Prenez le livre de cette Loi…’ etc.» (Deutéronome 31,24-26).

Le texte du Deutéronome démontre que ce n’est pas Moïse qui en fut l’auteur jusqu’à la fin. Il ne peut être l’auteur du dernier chapitre qui traite de sa mort et de son enterrement (Deutéronome 34). Il n’aurait pas écrit: «Voici les paroles que Moïse adressa…» (Deutéronome 1,1), mais: «Voici les paroles que j’adressai…», ni «Moïse choisit alors trois villes» (Deutéronome 4,41), mais «Je choisis alors trois villes…». Tout indique que les prêtres et les scribes s’employèrent à rédiger le Deutéronome sous le régime monarchique en Israël, avant l’invasion babylonienne en 586 av. J.-C. Dans son introduction au Deutéronome, André Chouraqui, auteur de la Bible française qui porte son nom, reconnaît que «des indices empêchent de voir dans ce livre l’œuvre du grand Législateur (Moïse)».

Il faut, à cette étape, lire le Deutéronome en entier, puis revenir à l’explication des points importants dans la suite du Cours Biblique.

Dépossession

Le devoir de déposséder les nations revient souvent dans le Deutéronome. Les Israélites furent poussés par Moïse, au nom de Dieu, à chasser les occupants de Canaan et à s’emparer de leurs biens:

«Il (Yahvé) a dépossédé devant toi des nations plus grandes et plus puissantes que toi, Il t’a fait entrer dans leur pays et te l’a donné en héritage» (Deutéronome 4,38).

«Écoute Israël, te voilà aujourd’hui sur le point de passer le Jourdain pour aller déposséder des nations plus fortes que toi» (Deutéronome 9,1).

«Lorsque Yahvé ton Dieu t’aura conduit au pays qu’Il a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob de te donner, aux villes grandes et prospères que tu n’as pas bâties, aux maisons pleines de toutes sortes de biens, maisons que tu n’as pas remplies, aux puits que tu n’as pas creusés, aux vignes et aux oliviers que tu n’as pas plantés, lors donc que tu auras mangé et que tu seras rassasié, garde toi d’oublier Yahvé» (Deutéronome 6,10-12).

On est impressionné par le nombre de fois qu’est répété le commandement de déposséder et de saccager les autres nations… au nom de Dieu! Dans un seul verset, ce devoir de dépossession est répété deux fois: «Lorsque Yahvé ton Dieu aura fait table rase des nations chez qui tu te rends pour les déposséder devant toi, lorsque tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leur pays…» (Deutéronome 12,29).

Mais déposséder ne suffisait pas: «Lorsque tu t’approcheras d’une ville pour l’attaquer, tu lui proposeras la paix (!!). Si elle l’accepte et t’ouvre ses portes, tout le peuple qui s’y trouve te devra la corvée et le travail (!!). Mais si elle refuse et ouvre les hostilités, tu l’assiégeras. Yahvé ton Dieu la livrera en ton pouvoir, et tu passeras tous les mâles au fil de l’épée. Les femmes toutefois, les enfants, le bétail, tu les prendras comme butin. Tu mangeras les dépouilles de tes ennemis… Quant aux villes de ces peuples que Yahvé ton Dieu te donne en héritage, tu n’en laisseras rien subsister de vivant» (Deutéronome 20,10-16). Dépossession, vandalisme et crimes au nom de Dieu. La liste des textes serait longue à rapporter. C’est cela qui profana le Saint Nom de Dieu.

Pourtant les Dix Commandements contiennent trois préceptes clairs: «Tu ne tueras pas. Tu ne voleras pas. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni sa femme, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne: rien de ce qui est à lui» (Exode 20,13-17). Pour esquiver ces commandements, les scribes et les prêtres interprètent subtilement le sens du mot «prochain». Pour le Juif, le prochain est le juif. Ces commandements ne sont valables qu’à son égard. Les goyims sont les ennemis qu’il est même recommandé de dépouiller, voire de tuer. Cela n’empêcha pas Moïse de décréter la mise à mort de ses propres neveux et d’un grand nombre de Juifs. Les Samaritains eux-mêmes étaient considérés comme ennemis. Les Pharisiens, pour insulter Jésus, le traitèrent de Samaritain (Jean 8,48). «Les Juifs n’ont pas de relations avec les Samaritains», dit Jean (Jean 8,48). Jésus redressa l’interprétation de ces commandements en désignant un Samaritain, ennemi traditionnel des Juifs, comme exemple de l’amour du prochain (Luc 10,29-37). Il alla même plus loin en louant le Centurion romain, un Païen, et en blâmant des Juifs: «Entendant les paroles du Centurion, Jésus fut dans l’admiration et dit: En vérité, je vous le dis, chez personne je n’ai trouvé pareille foi en Israël. Eh bien! Je vous dis que beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux tandis que les sujets du Royaume (d’Israël, les Juifs sionistes) seront jetés dehors dans les ténèbres: Là seront les pleurs et les grincements de dents» (Matthieu 8,10-13). C’est pourquoi Jésus invite les Juifs à aimer leurs ennemis et à cesser de réserver leurs saluts à leurs frères: «Aimez vos ennemis… Si vous réservez vos saluts à vos frères que faites-vous d’extraordinaire?» (Matthieu 5,42-48).

Cette insistance sur la dépossession et l’homicide éclaire, sans aucun doute, sur la source de tels commandements: «Vous avez pour père le diable et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Dès l’origine ce fut un homicide», lança Jésus à ses négateurs (Jean 8,44). Ce sont ces ordres donnés par Moïse qui attirèrent la divine colère contre lui. Ayant sorti les Israélites d’Égypte, il voulut posséder les nations du Sinaï au Liban et au-delà. Il avoua devant la communauté avoir «demandé une grâce à Yahvé: Mon Seigneur Yahvé,… ne pourrais-je passer là-bas, et voir cet heureux pays au-delà du Jourdain, cette heureuse montagne et le Liban? Mais à cause de vous», reprocha-t-il au peuple, «Yahvé s’irrita contre moi et ne m’exauça point et me dit: Assez! Ne m’en parle plus!» (Deutéronome 3,23). La colère tranchante de Dieu n’est pas due au peuple, comme le pense Moïse. Elle vise à limiter l’appétit de possession de ce dernier (Deutéronome 4,21).

Dans l’appréciation du comportement de Moïse, faut-il tenir compte de certaines circonstances atténuantes: la mentalité et les coutumes de l’époque, la difficulté de la mission, la dureté du peuple…?

Les surcharges

Moïse avoua que Dieu n’ajouta rien aux paroles des dix Commandements: «Tels sont les paroles que vous adressa Yahvé quand vous étiez tous assemblés sur la montagne… Il n’y ajouta rien et les écrivit sur deux tables de pierre qu’il me donna» (Deutéronome 5,22). Moïse prescrivit encore: «Vous n’ajouterez rien à ce que je vous ordonne et vous n’en retrancherez rien» (Deutéronome 4,2). Or, des surcharges rituelles et cultuelles en grand nombre furent ajoutées en faveur du bien-être matériel des prêtres. D’où viennent-elles? De «la plume mensongère» des scribes (Jérémie 8,8). Nous sommes en mesure, aujourd’hui, de détecter ces impuretés et d’exorciser la Torah par les enseignements de Jésus.

Le «petit reste»

Dans Deutéronome 4,25-31, Moïse prophétise la trahison spirituelle des Israélites: «Il ne restera de vous qu’un petit nombre» (Deutéronome 4,27). De tout temps, ce n’est qu’un «petit nombre», un «petit reste» qui demeure fidèle à Dieu et à son Messie, qui réussit dans l’épreuve de la foi. En effet, ce n’est qu’une faible minorité de la communauté israélite qui reconnut en Jésus le Messie annoncé, et une faible minorité qui reconnaît l’Antichrist aujourd’hui: «Quelqu’un demanda à Jésus: Maître, est-ce le petit nombre qui sera sauvé? Il répondit: Beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas» (Luc 13,23-24). Jésus dit encore à ce propos: «On vous livrera aux souffrances et alors beaucoup succomberont; ce seront des trahisons… l’amour se refroidira chez le plus grand nombre. Mais celui qui aura tenu bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé» (Matthieu 24,9-13). Il demanda encore: «Quand le Fils de l’Homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?» (Luc 18,8). Il ne la trouvera que dans le cœur d’un très petit reste qui embrasera le monde.

La «nation» d’Israël

Deutéronome 4,34 présente Israël comme une nation choisie par Dieu: «Est-il un Dieu qui soit venu se chercher une nation au milieu d’une autre…toutes choses que pour vous sous tes yeux, Yahvé votre Dieu, a faites en Égypte». Il y a deux erreurs dans cette déclaration: il est faux de prétendre que Dieu choisit une nation; le choix divin se fixa sur un homme, Abraham. Il est encore faux de dire aux Juifs: «… toutes choses que pour vous Yahvé a faites». Nous avons vu que Dieu avait agi pour accomplir son plan messianique en faveur de tous les hommes, non pour la gloire de la communauté juive exclusivement.

Circoncision du cœur

Nous trouvons dans le Deutéronome une évolution dans la compréhension de la circoncision selon l’esprit, non selon la lettre. Pour la première fois, il est question de la circoncision du cœur dans Deutéronome 10,16: «Circoncisez votre cœur et ne raidissez plus votre nuque». Le prophète Jérémie revient quelques siècles plus tard sur cette circoncision spirituelle: «Circoncisez-vous pour Yahvé, ôtez le prépuce de votre cœur» (Jérémie 4,4).

Malgré cela, certains insistent toujours sur la circoncision physique du prépuce. Cette pratique fut la cause de grandes dissensions parmi les premiers Apôtres de Jésus: «Certaines gens descendus de Judée enseignaient aux frères: si vous ne vous faites pas circoncire suivant l’usage qui vient de Moïse, vous ne pouvez être sauvés» (Actes 15,1). La vraie circoncision est celle du cœur rappelle Paul: «Le vrai Juif l’est au-dedans et la circoncision est dans le cœur, selon l’esprit et non pas selon la lettre» (Romains 2,29).

Choix entre bénédiction et malédiction

Aux Israéliens sont offertes des bénédictions s’ils sont fidèles, et des malédictions s’ils sont infidèles: «Je vous offre aujourd’hui bénédiction et malédiction…» (Deutéronome 11,26-30). Sur le mont Garizim, en Samarie, fut placée la bénédiction et sur le mont Ebal, en face, fut placée la malédiction (Deutéronome 11,29). Le mont Garizim, étant le lieu des bénédictions, fut choisi comme sanctuaire et lieu de culte par les Samaritains. Il le demeure encore aujourd’hui. Les Juifs, quant à eux, pratiquaient leur culte au Temple de Jérusalem (lire le dialogue entre Jésus et la Samaritaine dans Jean 4,20-24).

Moïse annonce le Messie

Le sujet le plus important dans ce Livre est l’annonce par Moïse du Messie-Prophète: «Yahvé ton Dieu suscitera pour toi du milieu de toi, parmi tes frères, un prophète comme moi que vous écouterez…». Moïse ajouta: «Yahvé me dit: Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète semblable à toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Si un homme n’écoute pas mes paroles que ce prophète aura prononcées en mon nom, alors c’est moi-même qui en demanderai compte à cet homme» (Deutéronome 18,15-19).

Il faut retenir cette importante prophétie messianique à laquelle Jésus se réfère: «C’est de moi que Moïse a écrit» (Jean 5,46). De même, c’est à ce verset que se rapportent les Apôtres: «Celui dont il est parlé dans la Loi de Moïse et dans les prophètes nous l’avons trouvé! C’est Jésus…» (Jean 1,45). Quand les Pharisiens demandèrent à Jean-Baptiste s’il était «le Prophète», c’est à la prophétie de Moïse qu’ils se référaient (Jean 1,45).

À retenir que le prophète annoncé est «semblable» à Moïse, aussi grand que lui. Quand Jésus vint, il s’est avéré être encore plus grand que Moïse comme le révèle Paul: «Il (Jésus) a été jugé digne d’une gloire supérieure à celle de Moïse, dans la mesure même où la dignité du constructeur d’une maison est plus grande que celle de la maison» (Hébreux 3,3).

Le Messie annoncé par Moïse vient pour le salut de tous ceux qui croient en lui, juifs ou non-juifs, et pour la condamnation de tous ceux qui le refusent (Deutéronome 18,19). Jésus proclama: «Qui croit en moi n’est pas condamné. Qui ne croit pas est déjà condamné, parce qu’il n’a pas cru» (Jean 3,18).

«Je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur» dit Dieu dans Deutéronome 30,15. La vie est du côté du Messie, Jésus. La mort est du côté de l’État sioniste opposé à l’Esprit de Dieu et de son Messie. «On ne peut servir deux maîtres à la fois» (Matthieu 6,24).

Abraham le Syrien

Les scribes présentent Abraham comme hébreu: «Un rescapé vint informer Abram l’hébreu…» (Genèse 14,13). Leur intention est de laisser croire que la «race» hébraïque préexistait à l’élection d’Abraham qui en faisait lui-même partie. Ainsi, en choisissant Abraham, ce sont tous les Hébreux qui sont élus en lui. Telle est leur logique, non celle de Dieu, ni la nôtre.

C’est pourquoi Moïse demande à sa communauté: «Tu prononceras ces paroles devant Yahvé ton Dieu: mon père était un araméen errant qui descendit en Égypte…» (Deutéronome 26,5). Moïse rappelle ainsi aux Juifs que leur père, Abraham, est d’origine syrienne non hébraïque. Au temps d’Abraham il n’y avait pas d’Hébreux. Cette mise au point de Moïse confond et dénonce le racisme sioniste.

Promesse divine conditionnée

La fidélité des Israélites à Dieu est la condition primordiale et indispensable pour posséder la Terre Promise: «… Mais à la condition que tu marches dans ses voies… mais à la condition de garder tous ses commandements…» (Deutéronome 26,17-18). Or, cette condition n’a pas été respectée: «Ce peuple va se lever pour se prostituer en suivant d’autres dieux… Il m’abandonnera et rompra mon alliance que j’ai conclue avec lui», déclare Yahvé à Moïse (Deutéronome 31,16).

Moïse met en garde en cas d’infidélité, «Parce que tu n’auras pas obéi à la voix de Yahvé ton Dieu… vous serez arrachés à la terre où tu vas entrer pour en prendre possession» (Deutéronome 28,62-68). Jérémie dénonça à son tour l’infidélité israélite et la rupture de l’Alliance avec Dieu: «Mon alliance, eux l’ont rompue» dit le Seigneur (Jérémie 31,32).

Seul un «petit reste» demeurera fidèle (Deutéronome 28,62) pour poursuivre le plan de Dieu en accueillant le Messie, l’initiateur de la Nouvelle Alliance annoncée par les prophètes: «Je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une Alliance Nouvelle. Non pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères… Cette alliance, mon alliance qu’eux-mêmes ont rompue» (Jérémie 31,31-32). Par son martyre, Jésus institua cette Nouvelle Alliance éternelle (Matthieu 26,28).

La rupture de la première Alliance ôte aux Israéliens du XXe siècle, tout prétexte à la possession de la Palestine au nom de Dieu. Leur infidélité envers le Créateur, par leur refus de Jésus, les arrachera encore une fois à la terre. S’ils y sont aujourd’hui cela n’est pas dû à une intervention divine. Le livre de l’Apocalypse nous révèle qu’ils y sont attirés «des quatre coins de la terre par le séducteur (le diable)» (Apocalypse 20,7-9). Celui-ci les y attire en faisant miroiter une qualité de peuple élu de retour des quatre coins du monde à la Terre Promise. Israël est ainsi devenu, comme le révèle Paul, cette «puissance de mensonge qui apparaît dans le monde pour attirer les amants du mensonge que le Christ détruira par le souffle de sa bouche, et anéantira par la splendeur de sa Venue» (2 Thessaloniciens 2,8-12).

Mort de Moïse

La mort de Moïse et d’Aaron hors de la Palestine est le châtiment annoncé par Dieu (Nombres 20,12). La mort du grand législateur à l’extérieur de «la Terre Promise» signifie que la pratique de la Loi mosaïque est incapable d’introduire dans le Royaume de Dieu, puisque son fondateur lui-même n’a pu pénétrer dans la Terre Promise, symbole du Ciel.

Réflexion

La Bible est une mine d’or. Comme toutes les mines d’or, elle contient, mêlée au Trésor qu’elle renferme, des impuretés. Il faut pouvoir les détecter et les séparer de l’essentiel.

Les impuretés sont les préceptes et les cultes abominables attribués à Dieu. Ceux qui les prescrivirent profanèrent «le Saint Nom». Ces actions répugnantes sont mentionnées avec abondance et uniquement dans l’Ancien Testament. Elles furent dénoncées par les prophètes, Jésus et les Apôtres.

Dans l’Ancien Testament, l’or c’est la Révélation du Dieu unique, la chute de l’homme et sa cause, la détermination divine à sauver l’humanité, l’appel d’Abraham, la formation de la première communauté monothéiste, l’annonce de la venue du Messie par les prophètes, etc.

Dans le Nouveau Testament, tout est or. Le moment est venu pour purifier l’or biblique au creuset du message apocalyptique où le Christ dit: «Suis donc mon conseil, achète chez moi de l’or purifié au feu pour t’enrichir…» (Apocalypse 3,18). Pour purifier l’or, nous devons le reconnaître et le séparer des impuretés. Il y faut la grâce divine et l’expérience biblique.

Questionnaire

  1. Dessine une carte de la région incluant l’Égypte, le Sinaï, la mer morte, le Jourdain, le lac de Tibériade puis trace le parcours des Israéliens dans le désert du Sinaï. Localise Madian, Qadesh, Edom, Hor, Shittim, Moab, Nébo, Jéricho, Le mont Garizim.
  2. Dans Deutéronome 33,8-11, Moïse bénit la tribu de Lévi. Comment comprends-tu cette bénédiction en la comparant avec la malédiction que Jacob proclama sur Lévi (Genèse 49,5-7)?
  3. Pourquoi Balaam fût-il tué par les Israélites (Nombres 31,1-12) et de quoi est-il le symbole?
  4. Qu’est-il arrivé à Qadesh (Nombres 13)?
  5. Qu’est-il arrivé à Shittim (Nombres 25,1)?
  6. Moïse et Aaron ne méritèrent pas d’entrer en Palestine? Quelle est leur faute?
  7. Qu’est-ce que l’Urim et le Tummim?
  8. Penses-tu que ce soit Dieu qui ait inspiré littéralement tous les points de la loi mosaïque? Comment comprends-tu les versets de Jérémie 7,22 et 8,8?
  9. Abraham était-il hébreu?
  10. Dieu voulut-il former une nation avec Abraham ou bien passer un message universel?
  11. Circoncision du prépuce ou du cœur? Baptême du corps par l’eau ou de l’âme par la connaissance et la foi? Circoncision et Baptême sont-ils sanctifiants ou rien que des symboles à dépasser?
  12. Qu’est-ce que la Terre Promise? À qui fût-elle promise?
  13. L’Alliance entre Dieu et la communauté israélite est-elle toujours valable? Pourquoi?
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